Les enjeux de la mobilité

 

Véritable projet d’entreprise, la mobilité peut contribuer à une amélioration globale de l’efficacité : une réactivité accrue, plus d’agilité, une meilleure adaptabilité des principales fonctions commerciales, techniques ou managériales face au marché et à la concurrence.

Le recours aux solutions mobiles permet à chaque collaborateur nomade de reconstituer à tout moment son environnement d'information et de communication. Il devient à la fois plus autonome et plus proche de l'entreprise.Offrir la commodité et la flexibilité d’accéder à des services mobiles n’importe quand et n’importe où, étendre les applications et les données de son entreprise aux personnels mobiles, tous ces challenges offrent en effet de nouvelles opportunités pour générer de nouveaux revenus, et surtout pour réduire certains coûts, optimiser les processus, augmenter la productivité, ou encore améliorer la qualité de service pour ses clients.

 

 

Définition

Une diversité des usages en entreprise

Multiplicité des applications

Des enjeux forts pour l’entreprise

Technologies matures

 

 

 

 

 

..1              Définition

 

Le concept de mobilité concerne aujourd’hui des populations de plus en plus larges et différentes au sein de l’entreprise. Il implique de pouvoir fournir à des populations plus ou moins ciblées de l’entreprise un accès à de l’information en tous lieux et à tous moments.

La mobilité touche de plus en plus les entreprises européennes. En effet, le nombre d’employés mobiles en Europe devrait passer de 6,2 millions en 2000 à plus de 20 millions en 2005, soit une augmentation de plus de 222% en quatre ans (Source IDC/Novell, octobre 2001) .

De manière générale, ce sont les commerciaux qui sont les plus concernés par ce phénomène, comme l’illustre l’exemple français. Aujourd’hui, près d’un quart des employés français sont mobiles, soit passent plus de 30% de leur temps en dehors de l’entreprise (Source Louis Harris, « Les entreprises, la mobilité et les NT », réalisée pour SFR sur la base de 401 dirigeants d’entreprise, interrogés par téléphone du 14 au 23 avril 2004, issus d’un échantillon représentatif des entreprises françaises de 50 à 499 salariés hors administration. Méthode des quotas appliqués aux critères secteur d’activité, taille, région UDA).

Parmi les fonctions les plus représentées dans la mobilité, les commerciaux arrivent en tête et sont 62% à être mobiles. Loin derrière arrivent les dirigeants et les salariés occupant une fonction de maintenance qui présentent tous deux 29% de salariés mobiles.

 

..1.1                Les chiffres sont par ailleurs là pour confirmer ce potentiel (Sources chiffrées : IDC, Cesmo Consulting)

 

Les populations itinérantes (plus de 20% du temps hors de l’entreprise) représentent en France quelque 7 millions de travailleurs mobiles.

Plus de 11% de la population active est équipée d'au moins un terminal mobile (ordinateur portable, assistant numérique), hors téléphone.

Près de 4 entreprises sur 10 avaient déjà investi dans une infrastructure mobile en France en 2002.

En 2002, 38% des entreprises déclaraient avoir l'intention d'investir dans les deux ans à venir dans une solution de mobilité/sans fil.

La demande des entreprises de toute taille pour mettre en place des solutions mobiles professionnelles croît de 15% par an.

Plus de 80% des sociétés françaises disposent d'un parc de téléphones mobiles.

 

 

 

..2              Une diversité des usages en entreprise

 

On peut distinguer 3 grandes familles de mobilité, correspondant à des usages et à des besoins distincts d’accès à l’information :

 

La mobilité interne ou intra-entreprise.

La mobilité interne correspond en majorité à des personnes appelées à se déplacer fréquemment sur un même site entre des bureaux et des salles de réunion, ou sur des sites très étendus. Mais pas seulement. Les techniciens internes dont le rôle est d'intervenir partout et n'importe quand dans l'entreprise afin de collecter des données et les transmettre au système d'information correspondent aussi à cette définition de « mobilité interne ».

 

La mobilité extra-entreprise partielle.

Ce type de mobilité correspond à des personnes au nomadisme restreint, présentes par intermittence dans les locaux de l'entreprise ou sur un même site. Leur besoin est double :

communiquer en temps réel avec leur siège ou leur centre de rattachement, et effectuer des relevés.

 

La mobilité extra-entreprise étendue.

La mobilité étendue correspond à un nomadisme important des personnes. Certains métiers ou fonctions ont vocation à être la majeure partie de leur temps sur le terrain, en extérieur.

Leur besoin est alors d’échanger de l’information sur une vaste zone géographique, avec un roaming éventuel entre plusieurs technologies réseau et une adaptation du débit offert, afin d’assurer la continuité de l’accès à l’information.

 

 

..3              Multiplicité des applications

 

Les leçons du terrain montrent que la mise en place d’une solution de mobilité est davantage liée au métier et aux besoins spécifiques des utilisateurs, qu’au secteur d’activité ou à la taille de l’entreprise concernée.

 

Les fonctions liées à la supply chain, à la logistique et au transport.

Pour ces métiers, l’enjeu majeur est de contribuer à l’optimisation de la chaîne d’approvisionnement dans son ensemble, et aux différents maillons de la chaîne (pilotage, processus, gestion des ressources, maîtrise des coûts), et d’améliorer le service rendu au client final.

 

Les fonctions dites de « field force ».

L’enjeu majeur est d’optimiser l’efficacité des interventions sur le terrain depuis l’amont (préparation et planification) jusqu’à l’aval (intervention auprès du client interne ou externe à l’entreprise et suivi), par rapport à la gestion globale de l’entreprise, et au service rendu au client final.

 

Les fonctions commerciales ou de « sales force ».

Pour ces fonctions, la mobilité représente d’abord une opportunité d’optimiser la relation commerciale avec les clients, et d’améliorer les ventes sur la zone couverte, grâce à un échange d’information pertinent et réactif, dont la fréquence nécessaire (temps réel ou synchronisation ponctuelle) peut varier en fonction du secteur d’activité, de la nature du produit et des besoins des clients.

 

Les fonctions managériales et les décideurs.

Pour les managers, l’enjeu principal n’est pas tant d’augmenter la productivité, mais plutôt d’améliorer les conditions de travail, la réactivité, et plus généralement ce que l’on pourrait appeler le « bien-être » du collaborateur mobile.

 

 

..4              Des enjeux forts pour l’entreprise.

 

Selon une étude réalisée par Cesmo Consulting (Etude Cesmo/Bouygues Telecom, juillet 2004 - « Les 100 acteurs de référence de la mobilité en entreprise »), la hiérarchie des bénéfices cités par les entreprises ayant mis en place de nouvelles applications mobiles s’établirait comme suit (déclaratif, plusieurs choix possibles) :

 

59% de gain de productivité et de temps.

Il s’agit par exemples de gains en termes de :

o temps passé sur le terrain et face au client ;

o temps de déplacement et de parcours ;

o temps de traitement des commandes prises chez le client ;

o temps d’intervention ;

o temps économisé en évitant le retour au bureau et la double saisie ;

o diminution des tâches administratives, des erreurs de communication ;

o temps d’inventaire.

D’après Cesmo, on estime ainsi que l’utilisation généralisée d’un « bureau mobile » en réseau permet à chaque employé d’économiser en moyenne 5 à 6 heures par semaine.

 

21% d’accélération de la prise de décision. On peut citer, par exemples :

o accès en temps réel à l’information de l’entreprise et des processus métiers,

o reporting en temps quasi réel ;

o amélioration de la communication ;

o fiabilité accrue des informations de prix, de délais, de disponibilité des stocks ;

o joignabilité.

Plus largement, on peut parler d’amélioration de la performance globale, et en particulier du travail en équipe (communication, process de décision…).

 

9% de réduction de coûts.

Il peut notamment s’agir de :

o coûts de manutention ;

o coûts des ressources dont l’immobilier (m2 de bureaux libérés, baisse des loyers) ;

o coûts de transport ;

o coûts de gestion de la flotte de véhicules ;

o coûts liés aux litiges et aux contentieux (baisse des appels au service client).

L’optimisation de la chaîne logistique en termes de la qualité et de délais (approvisionnements, préparation des livraisons, livraison…) entraîne une baisse des « non livrés » avec des gains sur la manutention et la réexpédition, et a donc un impact direct sur les coûts.

La facturation immédiate du client, et la vérification en temps réels des paiements bancaires peuvent aussi avoir un impact financier significatif.

 

 

..5              Des technologies matures

 

..5.1            Fonctionnalités clés d’une application de mobilité.

 

En se plaçant du point de vue de l’utilisateur en situation de mobilité, il faudrait plutôt parler des « fonctionnalités clés du ou des terminaux utilisés ». On peut distinguer plusieurs « briques fonctionnelles » selon les terminaux considérés :

 

- Les fonctions d’affichage de l’information ;

- Les fonctions de capture de l’information (par lecture optique, code barre ou encore RFID…) ;

- Les fonctions d’identification, localisation, de traçabilité (de type géolocalisation ou GPS…) ;

- Les fonctions de communication data (accès Internet et messagerie…) ;

- Les fonctions de communication voix, et en, particulier la VOIP (Voice Over Internet Protocol) ;

- Les fonctions multimédia (audio et vidéo).

 

Bénéfices d’une solution VOIP

Cette convergence au niveau des infrastructures IP améliore la productivité des entreprises grâce aux bénéfices liés à l’association de ces deux technologies que sont la téléphonie et l’informatique.

Une solution d’infrastructure de Téléphonie sur IP évolutive présente des avantages réels :

 

· Une économie au niveau de l’infrastructure de câblage ;

· Une réduction des coûts de communication pour les architectures multi-sites ;

· Une exploitation centralisée.

 

De plus, faire de la convergence, ce n’est pas seulement faire passer voix et données sur le même support. L’infrastructure réseau convergée est l’un des composants de la convergence mais ce n’est pas le seul !

L’enjeu est d’intégrer la voix et la donnée avec un objectif de productivité (amélioration des processus business par un meilleur partage de l’information).

 

 

..5.2               Les différents types de réseaux mobiles.

 

Il existe 3 grands types de réseaux de données mobiles :

 

· PAN (personal area network) : le standard est aujourd’hui Bluetooth avec une couverture faible de quelques mètres seulement, et qui supporte des usages essentiellement axés sur l’échange de données ponctuel entre deux terminaux (par exemple, entre un téléphone mobile et un PDA).

 

· LAN ou WLAN (local area network) : il s’agit des réseaux locaux filaires ou sans fil, dont les standards actuels sont 802.11a,11b ou Wi-Fi,11g et HyperLAN2, avec des performances élevées en termes de vitesse et moyennes pour la couverture, et un faible coût d’installation (cartes, terminaux, antennes ou hot spots). L’usage principal est une extension sans fil du réseau local fixe de l’entreprise. La technologie Wi-Fi malgré un équipement croissant de locaux publics (hôtels, gares, aéroports…) et d’entreprises (bâtiments, usines…) reste encore immature et pose également la question de la sécurité des accès pour les lieux publics.

 

· WAN (wide area network) : il s’agit des réseaux étendus (couverture à vocation nationale) déployés par les opérateurs de téléphonie mobile, avec les standards GSM/GPRS/EDGE/UMTS. Ils concrétisent réellement la mobilité « en tout lieu et à tout moment ». Les apports directs sont les suivants : connexion permanente sur le réseau national, continuité du service à l’international (roaming) avec la limite des standards réseau tels que TDMA aux USA, facturation au volume échangé et non plus au temps de connexion, des débits croissants (de 10 à 40 Kbits/sec et plus selon l’état du réseau,

environ 4 fois supérieurs pour EDGE…). L’UMTS ne sera pas avant longtemps une réalité concrète pour l’entreprise. Et, en tout état de cause, le déploiement nécessaire d’un nouveau réseau et les coûts induits pour les opérateurs devraient en limiter l’extension à des zones bien ciblées à fort potentiel en termes de population et d’usages.

La perspective d’un réseau UMTS national ou même étendu reste donc incertaine.