Un statut pour les télétravailleurs
Un accord national interprofessionnel sur le télétravail
signé par le Medef, la CGPME et l'UPA
en date du 19 juillet 2005 vient d'être étendu. Ses dispositions doivent désormais être
appliquées dans toutes les entreprises. il
est désormais obligatoire pour tous les employeurs qui exercent une activité
représentée par l'une des trois organisations d'employeurs signataires
Accord national interprofessionnel du 19 juillet 2005 ;
arrêté du 30 mai 2006, JO du 9 juin
Retour dans les locaux de l'entreprise
Le télétravail est une forme d'organisation et/ou de
réalisation du travail utilisant les technologies de l'information dans le
cadre d'un contrat de travail et dans laquelle un travail, qui aurait également
pu être réalisé dans les locaux de l'entreprise, est effectué hors de ces
locaux de façon régulière (ANI, art. 1).
Le caractère régulier exigé par la définition n'implique pas
que le travail doive être réalisé en totalité hors de l'entreprise (ex. : au
domicile du salarié), et n'exclut donc pas les formes alternant travail dans
l'entreprise et travail hors de l'entreprise. La définition inclut les salariés
nomades qui peuvent être des télétravailleurs s’ils répondent aux autres
critères de la définition.
Il convient cependant de souligner que le fait de travailler
à l'extérieur des locaux ne suffit pas à conférer au salarié la qualité de
télétravailleur.
Qu'il s'agisse d'une embauche en télétravail ou du passage d'un poste en entreprise au télétravail, l'employeur doit fournir par écrit au salarié concerné l'ensemble des informations relatives aux conditions d'exécution du travail, y compris les informations spécifiques à la pratique du télétravail, telles que le rattachement hiérarchique, les modalités d'évaluation de la charge de travail, les modalités de compte rendu et de liaison avec l'entreprise, ainsi que celles relatives aux équipements, à leurs règles d'utilisation, à leur coût et aux assurances, etc. (ANI, art. 2)
L'employeur doit fournir, installer et entretenir les
équipements nécessaires au travail, sous réserve, lorsque le télétravail
s'exerce à domicile, de la conformité des installations électriques et des
lieux de travail. Si le télétravailleur utilise son propre équipement,
l'employeur doit en assurer l'adaptation et l'entretien.
Dans tous les cas, l'employeur doit prendre en charge les
coûts engendrés par le télétravail (communications, service d'appui technique, etc.). En contrepartie, le télétravailleur doit prendre
soin des équipements qui lui sont confiés (ANI, art. 7).
La vie privée du télétravailleur doit être respectée. À cet effet, l'employeur doit fixer, en concertation avec le salarié, les plages horaires pendant lesquelles il peut le contacter. Si un moyen de surveillance du travail est mis en place, il doit être pertinent et proportionné à l'objectif poursuivi. Le télétravailleur doit en être informé. Le comité d'entreprise ou, à défaut, les délégués du personnel doivent être consultés avant sa mise en place (ANI, art. 6).
Si le télétravailleur gère l'organisation de son temps de
travail, sa charge de travail, les normes de production et les critères de
résultats exigés de lui doivent être équivalents à ceux des salariés en
situation comparable travaillant, pour leur part, dans les locaux de
l'entreprise. Le télétravailleur bénéficie des mêmes entretiens professionnels
que les autres salariés de l'entreprise. Il a accès aux activités sociales de
l'entreprise (ANI, art. 9).
Le télétravailleur doit bénéficier d'une formation ciblée
sur les équipements techniques à sa disposition et sur les caractéristiques de
cette forme d'organisation du travail (ANI, art. 10).
Le télétravail revêt un caractère volontaire (ANI, art. 2).
Il peut être proposé dès l'embauche ou mis en place par la suite, sur la base
du volontariat. Dans ce dernier cas, il doit faire l'objet d'un avenant au
contrat de travail. Le passage au télétravail, en tant que tel, parce qu'il
modifie uniquement la manière dont le travail est effectué, n'affecte pas la
qualité de salarié du télétravailleur.
Si un salarié exprime le souhait d'opter pour un
télétravail, l'employeur peut, après examen, accepter ou refuser cette demande.
Si l'employeur propose un passage en télétravail et que le
salarié refuse, ce refus n'est pas en soi un motif de rupture du contrat de
travail.
S'il accepte, une période d'adaptation doit être aménagée.
Durant cette période, et moyennant un délai de prévenance préalablement défini,
employeur et salarié peuvent chacun décider de mettre fin à l'expérience. Le
salarié doit alors retrouver un poste dans les locaux de l'entreprise. Ce poste
doit correspondre à sa qualification.
Au sujet de l'accès ou du retour dans les locaux de
l'entreprise, les partenaires sociaux parlent de « réversibilité ». Il faut
distinguer deux cas (ANI, art. 3) :
Si un moyen de surveillance du travail est mis en place, il
doit être pertinent et proportionné à l'objectif poursuivi. Le télétravailleur
doit en être informé. Le comité d'entreprise ou, à défaut, les délégués du
personnel doivent être consultés avant sa mise en place (ANI, art. 6).
Mise à jour le 29 juin 2006