Selon un récent
rapport du IBM Business Consulting Services, le nombre de "personnes
agées" (d'un age compris entre 55 et 64 ans) en Europe va augmenter de 25%
dans les vingt prochaines années. Pendant ce temps, ceux dans la catégorie
d'age de 20-29 ans diminueront de 20%. Pour faire face au vieillissement de la
population, l'Europe
doit maintenir plus longtemps les personnes âgées au travail,
souligne le rapport.
C'est un constat
qu'a également fait l'Union européenne. Il y a quelques années, les Etats
membres se sont fixés deux objectifs communs pour faire face aux problèmes du
vieillissement de la population. A Stockholm, en 2001, le Conseil a fixé
l'objectif d'un taux d'emploi de 50% pour les travailleurs âgés (catégorie
55-64 ans) et à Barcelone, en 2002, il a fixé le but de repousser l'age de la
retraite de cinq ans dans chaque pays avant 2010. Mais selon un récent rapport
de la Commission, l'Union serait "encore bien loin des deux
objectifs".
La Belgique
figure parmi les pays les plus mauvais élèves, selon les données du rapport du
IBM Business Consulting Services. Avec seulement 27% de la population dans la
tranche d'age 55-64 ans au travail et un age moyen de la retraite d'environ
58,5 ans, elle se situe juste devant la Slovaquie et la Pologne. Seuls cinq
pays ont déjà atteint l'objectif de Stockholm des 50% de taux d'activité des
personnes âgées, parmi lesquels le Royaume-Uni, le Danemark et le Portugal. La
Suède se classe au-dessus de lot avec près de 70% des personnes dans la tranche
d'age de 55-64 ans active. L'age moyen de la retraite des Suédois est également
les plus élevé, se situant au-dessus de 63 ans.
Selon le
rapport, les entreprises devraient également faire plus pour maintenir les
personnes âgées en leur sein. Le rapport pointe du doigt les politiques de préretraite menées par les
états et les entreprises. Ces politiques, qui visaient à réduire le
chômage et tout en permettant aux entreprises de restructurer les entreprises,
auraient été contre-productives, car les entreprises ont perdu du personnel
qualifié.
Le rapport des
consultants souligne le "bon" exemple du Royaume-Uni, qui a mis en
œuvre une politique de maintient des personnes âgées au travail plus longtemps
depuis 1999. Parmi les mesures adoptées : une bourse de 1.500 livres sterling
pour la formation des personnes âgées souhaitant réintégrer le marché du
travail et une ristourne sur les impôts représentant 40-60 livres par semaine.
Le rapport
souligne également les efforts faits par les ONG de promotion du travail des
personnes âgées ainsi que par certaines entreprises qui mettent en place des
systèmes flexibles pour convenir spécialement aux personnes âgées. Souvent, ces
dernières souhaitent continuer à travailler mais avec une répartition du temps
différente.
Ce point de vue
rejoint celui exprimé par la Commission. Le commissaire chargé de l'emploi et
des affaires sociales Vladimir Spilda a récemment déclaré que l'Europe doit
trouver des moyens pour "éviter que l'age de la retraite ne soit une
barrière infranchissable qui sépare le monde de l'activité de celui de
l'inactivité."