En effet, le Ministre du Travail, le 9 mars annonce un plan de modernisation de l'inspection du travail:
- création de 700 postes supplémentaires en cinq ans;
- le renforcement des sanctions afin de donner aux agents les moyens d'action et de dissuasion nécessaires.
Mais, Laurence Parisot a fait connaître à Gérard Larcher de l’opposition du Medef à ce plan! « Avec la directive services » Les patrons étrangers sont déjà satisfaits ! Le 16 février dernier, le parlement européen a voté en session plénière la directive « services ». En réalité, c’est le retour de la fameuse directive dite Bolkestein rendue tristement célèbre par son principe du pays d’origine équivalent aux pavillons de complaisance de la marine marchande et soi-disant abandonnée en mars 2005 avant le référendum sur la constitution européenne. La philosophie de Bolkestein était déjà appliquée dans certain secteurs, comme le transport ou la métallurgie. En effet, la libéralisation des services a déjà eu lieu dans ces secteurs et les conséquences en sont bien visibles. Dans le transport, les conducteurs originaires d'autres pays qui exercent leur profession dans l'hexagone, sont rémunérés aux normes en vigueur dans leur pays d'origine. Cela est rendu possible, car les textes élaborés au niveau européen en fixent les principes sans que les restrictions de délimitation soient appliquées ou applicables. Et même avec la nouvelle directive, il n'y a pas de contrôle possible d'application de la réglementation du travail puisque le prestataire de services n’est pas obligé d’être représenté physiquement (une boite postale de l'entreprise n'étant évidemment pas suffisante et rendant impossible le contrôle par les services de l’inspection du travail du respect de la législation). Dans la métallurgie, les chantiers de l'Atlantique ne comptent plus les salariés étrangers embauchés officiellement sous le couvert de la législation française mais il suffit juste de creuser un peu pour se rendre compte que c'est loin d'être le cas. On se rappellera ces salariés indiens vivant dans des baraquements de l’autre côté du pont de St-Nazaire, ramassés par car tous les matins et payés pour des salaires dérisoires. Ce n’est pas l’article 16 de la directive sur la libre prestation des services qui leur garantira quoi que ce soit puisqu’il précise que les Etats membres ne peuvent restreindre la libre circulation des services et donc ne peuvent imposer aux prestataires d’avoir un établissement, une inscription dans un registre ou dans un ordre professionnel, une infrastructure, un régime contractuel particulier entre le prestataire et le destinataire, un document d’identité spécifique à l’exercice d’une activité de service… Du pain béni pour le patronat!