Réforme des régimes spéciaux: «C’est de la provocation!»

Interview de Jean-Claude Mailly, Le Parisien du 15 septembre 2006

C’est aux politiques de répondre! Les syndicats ne sont pas en campagne. Nous avons déjà une date pour en discuter: la réforme Fillon a prévu un bilan d’étape en 2008. La façon dont le problème est posé, c’est de la provocation. Cela vise à attiser les oppositions entre les uns et les autres afin d’essayer de conquérir des soutiens ici ou là. Pourquoi cible-t-on les gens d’EDF ou de la RATP? Et pourquoi pas les parlementaires qui ont un régime avantageux ou les stock-options? Est-ce que l’urgence, ce n’est pas plutôt les processus en cours de privatisation? II est évident que, lorsque l’on veut privatiser un secteur public, on fait le ménage avant. Parce que les futurs acheteurs le demandent. Et que les actionnaires ont des exigences. On ne peut pas aborder ces questions par le petit bout de la lorgnette. En revanche, le moment venu, on exigera que les vrais problèmes soient posés, y compris en termes de politique économique et de répartition des richesses.