Evolution de l’emploi
jusqu’en 2015
D'ici
2015, le nombre de postes à pourvoir sur le marché du travail devrait augmenter
fortement quand les générations nées après 1945 arriveront en fin de carrière.
Pour la première
fois depuis les années 70, les personnes sortant de l'emploi en fin de vie
active quitteront autant, voire plus de postes qu'il n'y aura d'emplois
recherchés par les jeunes arrivant du système éducatif. 80 % des postes &
pourvoir d'ici 2015 seraient consécutifs à des départs en fin de carrière. Tel est
le premier résultat d'un exercice de prospective de l'emploi, réalise
conjointement par la DARES (Direction
de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des
Statistiques) et le Commissariat général du Plan.

L'économie
devrait poursuivre sa tertiarisation. Le dynamisme de l'emploi dans certains métiers
pourrait entraîner des difficultés de recrutement.
Ces problèmes s'aggraveront pour les métiers les moins attractifs et s'atténueront
dans les entreprises susceptibles d'offrir des perspectives de carrière :
- Il y aura davantage
d'informaticiens, de cadres commerciaux, administratifs, comptables et
financiers. Les entreprises auront, en effet, des besoins d'expertise
beaucoup plus importants : Etudes de marches, mercatiques, audits,
conseils juridiques,
- L'emploi qualifié se développera
aussi fortement dans le conseil en recrutement, la formation
professionnelle et la communication, même si les effectifs en jeu sont
plus faibles,
- Les postes à pourvoir seront
aussi très nombreux dans la logistique (conducteurs de véhicule, ouvriers
qualifies de la manutention) et dans les fonctions commerciales (représentants
et attachés commerciaux),
- Avec le vieillissement de la
population, il faudra de plus en plus d'infirmières et d'aides-soignantes
au sein des établissements d'hébergement ou dans les services de soins à
domicile.
Au
final, cette hausse du nombre de postes à pourvoir ne se traduira par une
baisse du chômage. En effet, La baisse de l'emploi dans certains métiers atténuera
l'effet des départs :
- Sur les postes non qualifiés
de l'industrie, l'emploi prolongera sa baisse tendancielle amorcée depuis
les années 70. Les gains de productivité devraient rester importants et la
concurrence internationale imposera toujours aux entreprises de se positionner sur des créneaux
à forte valeur ajoutée nécessitant surtout des ouvriers qualifiés,
- Dans le tertiaire,
I'informatisation entraînera des gains de productivité, ce qui limitera
les besoins de personnels uniquement dévolus au secrétariat au profit
d'autres fonctions plus qualifiés,
- Avec la concentration des
exploitations, les effectifs continueront de se réduire dans le monde agricole,
- De même, les patrons de café,
d'hôtel ou de restaurant et les petits commerçants de détail seront moins
nombreux. D'une part, la concurrence est forte avec les chaînes hôtelières,
les hébergements chez l'habitant et les grandes surfaces alimentaires. D'autre
part, la reprise des fonds de commerce pourrait s'avérer souvent difficile,
- Au sein des grandes
entreprises, les postes qualifiés pourraient être en partie pourvus par
des promotions de salaries déjà en place,
- A contrario, dans des
entreprises de plus petite taille, les possibilités de construire des filières
de mobilité interne sont plus limitées.
De ce fait, les entreprises pourraient n'avoir d'autres solutions que de
proposer des niveaux de salaire élevés pour attirer une main-d'oeuvre expérimentée.
La
hausse du nombre de postes ouverts et les difficultés de recrutement éventuellement
associées seront dans les années qui viennent un élément important de transformation des modes d'organisation
du travail et des profils d'embauche. Ces évolutions pourraient entraîner une
baisse durable du chômage à la condition que les pouvoirs publics mettent en oeuvre
des politiques actives pour favoriser le retour à l'emploi des personnes actuellement
éloignées du marché du travail, notamment en accompagnant les entreprises dans
les changements organisationnels nécessaires.