Quelles réponses de notre société aux personnes âgées
et handicapées ?
Au sein du Conseil Economique et Social qui a un rôle de rapporteur auprès des ministres du gouvernement en vue d’orienter leurs choix politiques, Notre Organisation Syndicale FO y est représentée et même fortement dans le cadre du domaine social en particulier (retraite, handicap, aide à la personne …).
Le vendredi 20 janvier 2006 s’est donc tenu une journée autour de ce thème suivant
Voici quelques notes sur l’ensemble des débats qui s’y sont tenu (car denses) et qui touchent notre actualité sociale :
2eme rencontre : la
solvabilité, le besoin
3eme rencontre : l’accueil l’accompagnement
Nous sommes dans un passage de génération en matière de retraite, lié au baby boom.
Il se dégage 2 révolutions essentielles :
- la longévité avec une espérance de vie qui dépasse les 60 ans
- la couverture des risques santé et vieillesse prise en charge par la société
La dépendance est le risque majeur à considérer en matière sociale dans les prochaines années car le vieillissement de la société va augmenter dans les 10 ans à venir de manière significative :
Les personnes actuellement de + de 60 ans vont augmenter de + de 26,75%
Les personnes actuellement de + de 80 ans vont augmenter de + de 5,7%
Les travailleurs dit âgé (55-64ans) en 2005 vont progresser de + 10% d’ici 2010 et de + e 15% d’ici 2015
D’où la question ALLONGER la durée d’activité ?
Pour les 65 -70 ans leur nombre va augmenter entre 2005 et 2050 de +45%. Est-ce une opportunité pour la vie associative ? En particulier, lié au fait que la plupart ont d’avantage bénéficié d’études supérieures.
Toujours est-il qu’une politique de prévention reste de mise sur ce constat. La dimension est d’ailleurs aussi à l’échelle Européenne car le nombre de personnes âgé de + de 60 ans va augmenter de 180% entre 2005 et 2050.
Comme partout les jeunes n’ont plus confiance dans les systèmes de représentation politique et syndicale. Ils sont préoccupés par la retraite mais voient surtout son aspect contributif (acquisition de droits sans pouvoir en bénéficier plus tard) ce qui est contraire à ce que les anciens ont connus car ils ont profité du système, même pour certains, sans y avoir complètement cotisé. C’est le principe de la solidarité qui s’en trouve fragilisé et entraîne des choix individuels de cotisations plutôt que collectifs.
UN RAPPEL sur la réalité des annonces médiatiques et leur interprétations : il faut relativiser les chiffres concernant les espérances de vie et leur allongement. Faire des prévisions sur 3 ans ou 50 ans n’a pas la même dimension et surtout la même justesse. Exemple la longévité n’augmente pas de manière constante, elle a ses limites : pour exemple à l’époque du Christ (sauf décès lié à guerre, maladie ou cause évènementielle) l’espérance de vie avoisinait les 70 ans.
Le nombre des + de 85 ans a stagné de 1995 à 2005, alors qu’il progressera de + de 75% entre 2005 et 2015.
La dépendance correspond à ce l’on appelait la retraite en 1900 : « les rentiers » avaient un revenu pour leur vieux jours. Il est injustifié de parler de faillite des régimes sociaux mais il faut tenir compte du progrès scientifique et de l’éducation. En effet la dégradation de l’emploi en rapport avec la durée des études génère de nouvelles conditions de logique retraite.
Les handicapés ont la même incertitude car la prise en charge n’existe que via la prévoyance.
Ceci amène le problème de l’augmentation de personnes dépendantes qui va se présenter dans les prochaines années associé au problème de leur SOLVABILITE.
En effet, les frais seront lourds et leur coût, non maîtrisable par la solidarité seule.
L’offre de service d’épargne plutôt que des services de mutualisation a tendance à se développer.
D’où l’enjeu des gouvernements à traiter : la solvabilisation des prestations, comme la tarification des maisons de retraites, les soins infirmiers en milieu clos ou à domicile. Un manque crucial d’effectifs et de structure ne peut répondre à la demande future. L’évolution des besoins en rajoute : exemple en 1990 il n’était pas choquant pour une maison de retraite de faire disposer d’une chambre de 13m2 maintenant il est impensable de ne pas fournir au moins 21 m2 d’où un prix de revient supérieur. Le coût de personnel a augmenté de 25% en 3 ans. le turn-over est autour de 3 ans car métiers usants mais réduction de coût oblige mal payés.
Il faut constater un échec de la cohérence institutionnelle signalé d’ailleurs par la cour des comptes.
Force est de constater que nos politiques ont tendance à délaisser le ministère des affaires sociales à la sortie de l’ENA il est plus valorisant pour sa future carrière de choisir les finances, le trésor public , la cour des comptes que le ministère des affaires sociales (les 1ers de la classe font leur choix) d’où une politique en retrait.
Le plan dépendance Région se met en place autour du recrutement, en particulier autour de l’handicap.
Un recensement des métiers dans le secteur médico-social comme aide soignant, aide médical etc… devient impératif compte tenu du déficit actuel et prévisible en personnel. L’organisation en moyen humain est insuffisante et mal rémunérée que ce soit en établissement ou à domicile. le manque de motivation à s’engager dans la filière augmente la difficulté de ce recrutement d’autant qu’il ne faut pas embaucher n’importe qui dans certains métiers.
La prise de conscience des conséquences de la canicule détermine l’urgence des moyens d’action à engager :
15000 morts liés à la canicule alors que la libération de Paris en 1945 n’en a fait que 4000.
Le manque d’établissements spécialisés génère potentiellement un marché juteux pour des sociétés privées dont le but lucratif sera l’objectif principal.
Actuellement le coût de prise en charge en dépendance est supporté à 60% par la famille. Le manque de personnel, d’établissement fait que la seule variable d’ajustement pour réaliser la prestation est : la QUALITE.
Pour rendre abordable la prestation il faut démédicaliser l’accompagnement. C’est un objectif à court terme. L’urgence est à la hauteur de l’attente. Il y a unanimité des avis, au sein de la CES, parmi les syndicalistes et les employeurs pour demander au gouvernement de se doter d’une politique en correspondance à l’enjeu.
JP Vincent Délégué Syndical Central FO IBM