La représentativité syndicale en France

 

Qu’en est-il ?

En France, certains remettent en cause la représentativité des Organisations Syndicales et leur légitimité dans le monde du travail en invoquant les 8% de syndiqués (CGT 800 000 adhérents, CFDT 760 000 adhérents,CGT-FO 780 000 adhérents, CFE-CGC 300 000 adhérents etc…).

 

Dans le même temps, ils oublient de parler de leur représentativité, moins de 1% d’adhérents malgré une grande campagne d’adhésion au rabais avec une cotisation annuelle inférieure à 20€ (219.000 adhérents pour le Parti Socialiste, 290.000 pour l’UMP, 140.000 pour le Parti Communiste et 35.000 pour l’UDF…). Pour l’ensemble des partis, on arrive globalement à un chiffre d’environ sept cents mille adhérents, alors que d’après l’INSEE la population française se situe autour de soixante-trois millions d’habitants. La politique de la France est donc faite par un centième de sa population. Mais personne ne remet en cause leur légitimité !!!! Nous ne parlerons pas de leur volonté de laisser à la possibilité à toutes les listes de se présenter au 1er tour des élections professionnelles (aujourd’hui elles ne peuvent se présenter qu’au 2nd tour), alors que dans le même ils imposent 500 signatures de grands électeurs pour se présenter au 1er tour des présidentielle …

Les donneurs de leçon de démocratie et de représentativité devraient faire le point chez eux avant de réformer chez les autres !!!   

 

Leur second argument de choix est de comparer le taux de syndicalisation Français par rapport au reste du monde :

 

 

 

 

Mais de quoi parle-t-on ?

En France l’affiliation à un syndicat ne repose, que sur "la conviction et le don de soi". Contrairement aux autres pays européens, en cas d'accord salarial, par exemple, tout le monde bénéficie de la hausse négociée. Or, dans les pays en tête du classement, certains avantages sociaux sont réservés exclusivement aux syndiqués, comme la formation professionnelle, dans de nombreuses entreprises et malgré une condamnation de la Cour européenne des droits de l'homme (janvier 2006). Dans d’autres, l'adhésion au syndicat est rendue obligatoire par la convention collective avant l'embauche et seuls les travailleurs affiliés au syndicat peuvent bénéficier de la convention collective. En Suède et en Belgique les syndicats gèrent l'assurance chômage et le versement des indemnités de chômage. En Allemagne, les syndicats payent les salariés pendant les grèves. En Italie, ils aident à remplir les formalités administratives.

On comprend mieux l’intérêt syndical des salariés dans certains pays !

 

La désyndicalisation, l’émiettement des organisations syndicales et, corrélativement, les difficultés des relations sociales « à la française » ont conduit à poser la question de la représentativité syndicale et la volonté de mettre en place une élection-test périodique (le rapport Hadas-Lebel plaident en ce sens). Mais cette solution résoudra-t-elle le problème ? Rien n’est moins sûr.

 

Il faut d’abord se demander comment une élection - organisée dans toutes les entreprises puisque tel serait le projet pourrait revitaliser, voire recomposer, le tissu syndical, si tel est bien son objet, alors même que les syndicats sont inexistants dans la plupart des entreprises privées. De même, on ne voit pas comment cette élection pourrait refonder (ou fonder), comme par magie, le dialogue social dans ces mêmes entreprises ou leurs branches d’activité respectives…..