Nouveau Scandale financier malgré les nouvelles normes comptables

Après ENRON, TYCO et WORLDCOM, un nouveau scandale financier éclabousse les Etats-Unis. Le courtier américain REFCO a dissimulé 430 millions de dollars pour améliorer ses ratios financiers. Une fois de plus la puissance financière se transforme en délinquance financière et ce malgré la promulgation de règles, textes et codes de bonnes conduites.

La loi Sarbanes-Oxley (juillet 2002) et les recommandations en matière de certification des comptes sur serments se sont en effet avérées peu efficaces dans cette affaire.

Pourquoi ?

• Les principes de normalisation anglo-saxons sont bâtis sur la nécessité de répondre aux exigences financières qui contribuent à privilégier les attentes des actionnaires au lieu de renforcer les principes d’entreprise et de prudence.
• La valeur de l’entreprise et le montant du cours de l’action est appréciée à la seule estimation que fera l’investisseur grâce aux informations qui lui seront fournies, on imagine aisément le choix qui sera retenu par les dirigeants ;
• La mesure de la performance et la liquidité des marchés deviennent les principaux instruments de pilotage en lieu et place de la poursuite de l’exploitation et du développement des capacités productives.

Dans ces circonstances, la logique entrepreuneuriale basée sur les fondements d’une politique industrielle de relance de la croissance se trouve de fait sous-évaluée.

En outre la fonction de production de l’entreprise innovante dont l’appréciation économique est par nature difficile se trouve pénalisée. La logique de la « juste valeur » conduit mécaniquement à sous-évaluer la spécificité de l’innovation au profit de la rentabilité à court terme.

Dans cette logique, le principe du coût de rémunération impactera inéluctablement toutes les catégories de salariés dont les entreprises garantissent des avantages spécifiques (augmentation de salaires, primes,retraites (régimes spéciaux),etc….).