Analyse de la Situation économique
La situation économique au regard de ce qui se passe dans le contexte mondial reste inquiétante. L’OCDE prévoit une croissance proche de 0 % au premier semestre 2008 aux Etats-Unis. L’Amérique est en phase de récession avec une crise immobilière qui continue et commence à inquiéter de nombreux pays. Les Américains ont d’ores et déjà arrêté certaines dispositions. La banque centrale américaine a baissé son taux directeur de 0,75 point, soit à 2,25 % et elle rachète d’autres banques afin d’éviter certaines faillites.
L’Asie est également touchée par l’affaiblissement de
l’économie américaine et du dollar. Malgré le fort taux de croissance, les
signaux sont négatifs et la croissance devrait être revue, en particulier en
Chine et en Inde.
La Chine aura du mal à contenir l’inflation, où en dépit du
contrôle des prix instauré par les autorités, elle a atteint 8,7 % le mois
dernier en rythme annuel, du jamais vu depuis 12 ans. La Chine est également
inquiète des répercutions potentielles au niveau mondial de la crise
immobilière. Leur principale préoccupation demeure la dépréciation continue du
dollar avec l’interrogation de savoir quand il touchera son point le plus bas.
Dans ce contexte, il sera difficile pour la Chine de maintenir l’inflation dans
l’objectif officiel de 4,8 %. Le billet vert a également commencé à freiner
l’Inde, l’autre géant asiatique.
La Grande-Bretagne n’est pas non plus épargnée par la récession américaine. Un responsable du comité politique de la banque d’Angleterre (BOE) a dernièrement estimé qu’il existait des similitudes entre les difficultés des économies américaine et britannique. La confédération patronale de ce pays a annoncé qu’elle reverrait à la baisse ses prévisions de croissance pour cette année et l’année prochaine, en raison de la crise du crédit immobilier, à 1,8 % et 1,7 % du PIB contre 2 % et 2,1 % initialement prévus.
La France n’est pas épargnée par cette crise et les retombées risquent de se ressentir plus fortement sur les banques françaises d’ici la période du mois de juin. Dans ce contexte, le gouvernement a réajusté ses prévisions de croissance qui étaient prévues entre 2 et 2,5 %, pour tenir compte des fortes et récentes appréciations de l’euro qui a atteint 1,58 dollar et un pétrole qui, même s’il a baissé ces derniers jours a également atteint un record avec un baril à 108 dollars. La fourchette qui avait été arrêtée par le gouvernement était basée à partir d’un euro à 1,35 dollar et un baril de pétrole à 75 dollars. La nouvelle fourchette de croissance passe donc en dessous du seuil des 2 %.
L’INSEE a également revu ses prévisions de 1,4 % au lieu de 1,7 % initialement prévues. Selon les chiffres publiés par l’INSEE, le taux de chômage est tombé à 7,5 % de la population active au quatrième trimestre 2007, un niveau jamais atteint depuis 25 ans. L’industrie française, malgré le contexte économique montre des signes de résistance. En effet, la production industrielle a augmenté de 0,5 % en janvier et les exportations ont également progressé en début d’année. D’après les économistes, après une fin d’année plutôt satisfaisante de 0,6 % en décembre, la production industrielle a donc de nouveau progressé en janvier. Le point positif, ce sont les segments purement industriels qui ont tiré l’activité dont : les biens de consommation + 1,4 %, l’automobile + 1,8 % et les biens d’équipements + 0,8 %.
Par contre, au-delà de cette bonne nouvelle, nous nous
insurgeons contre les déclarations d’une partie du patronat, qui face aux
difficultés économiques insiste fortement et ce, sur plusieurs secteurs sur des
délocalisations possibles. La dernière en date étant la déclaration du
groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS) qui a
déclaré que les délocalisations constituent la seule arme à laquelle les
entreprises vont être de plus en plus contraintes à avoir recours. Nous pouvons
très bien comprendre le problème qu’engendre en partie l’euro fort, pour
autant, il ne faut pas laisser tenir le discours des délocalisations avec pour
seul objectif, de plus en plus de profits pour les entreprises au détriment des
emplois et des industries françaises.
Mise à jour le 09/04/08