Analyse de la Situation économique

 

Au niveau mondial, la situation économique demeure incertaine vu le durcissement des conditions de crédits après la crise des subprimes, les risques continus de la plongée du dollar, les craintes inflationnistes de la hausse des matières premières (la dernière en date étant celle du minerai de fer + 65 %) et la hausse du pétrole.

D’après certains experts, la longue période de croissance aux Etats-Unis, comme dans la plupart des grands pays industrialisés, qui était essentiellement tirée par la consommation à crédit des ménages va, pour la première fois depuis la fin des années 1970 disparaître. L’économie mondiale devra donc compter sur d’autres relais de croissance.

Les Etats-Unis vont certainement continuer leur combat avec le dollar faible ainsi que le Japon avec le yen et l’Allemagne (qui surmonte l’euro fort) avec sa spécialisation dans les biens d’équipements, pourront compter sur leurs exportations. Le Royaume-Uni et l’Espagne risquent de subir plus fortement que les autres pays les conséquences de la crise immobilière vu les excès sur les prix (ils ont triplé depuis 1999), et l’endettement (les crédits des ménages représentent 170 % des revenus outre-Manche, 140 % en Espagne contre 100 % en Allemagne et 70 % en France). De plus, ces deux pays ne pourront pas compter sur leurs exportations étant donné qu’ils n’ont plus de secteur industriel puissant.

 

La France et l’Italie occuperont une position intermédiaire, mais la France ne sera pas épargnée par la crise immobilière et le ralentissement de la demande internationale issu des difficultés de l’économie américaine, avec un risque de durcissement des conditions de crédits.

Face à cette situation, il convient de préciser que les pays de l’Union européenne ne sont pas aidés par la Banque Centrale Européenne qui, pour lutter contre l’inflation, menace de remonter ses taux directeurs. L’attitude constante de la BCE ne fait que renchérir l’euro par rapport au dollar et accentue ainsi la faiblesse des exportations françaises.

 

En 2007, la zone euro aura eu une croissance plus dynamique que les Etats-Unis et ce, pour la première fois depuis l’année 2001 (2,7% contre 2,2 %). Pour 2008, elle devrait atteindre seulement 1,8 % avec une augmentation de l’inflation d’environ 2,6 %. Pour l’année 2007, la croissance française aura été inférieure aux prévisions, soit 1,9 % contre les 2,5 % prévus, elle aura donc été plus faible que l’année 2006 (2,2%). Pour l’année 2008, le gouvernement prévoit un taux de croissance entre 2 et 2,5%, l’INSEE estime que la croissance française s’élèvera à 1,8 % à la fin du mois de juin 2008.

 

La hausse des prix à la consommation pour l’année 2007 a atteint 2,6 %, c’est son plus haut niveau depuis juin 1992. Elle a même atteint 2,8 % sur un an à la fin janvier 2008. Cela s’explique du fait de la flambée des tarifs de l’énergie (+ 10,6 % sur un an) et de la récente accélération de la hausse des prix des produits alimentaires. Ce dérapage de l’inflation risque d’accentuer le ralentissement de la croissance française. Toutefois, nous notons la bonne tenue de l’investissement des entreprises qui est en hausse de 1 % au dernier trimestre et de 4,9 % en 2007 après une progression de 4,6 % en 2006.