Analyse de la Situation économique
Au niveau international, l’attention reste fixée sur les
conséquences de la crise immobilière américaine de cet été. Celle-ci est si
importante, que l’économie américaine pourrait frôler la récession d’ici la fin
2007 ou début de l’année 2008.
La crise des « subprimes » (prêts
immobiliers à risque) pèse sur les commissions de titrisation, ce qui met les
fonds spéculatifs américains en difficulté. De plus, ce segment de subprimes a des conséquences autres et catastrophiques : 1
million de faillites personnelles et plus de 42 000 licenciements dans le secteur
des sociétés de crédits. Sachant que 58% de ces licenciements ont été réalisés
sur le seul mois d’août. Mais dans le même temps, il faut savoir que l’économie
américaine a créé 110 000 emplois en septembre.
Toutefois, en dépit de ce choc américain, les experts restent
optimistes sur l’évolution de la croissance mondiale, en particulier, ils
anticipent une croissance de 1,9% en 2007 et de 2,6% en 2008.
Japon
Le PIB japonais a baissé de 0,3% au deuxième trimestre en raison
du fléchissement de l’investissement. Il est donc en recul pour le deuxième
trimestre consécutif. Si ces deux trimestres ne font pas une tendance, ils
démontrent la réticence des entreprises et des ménages japonais à investir. Les
exportations ont augmenté modérément au printemps, mais leur glissement annuel
approche tout de même 7,5% grâce à la forte demande en provenance d’Asie. Quant
à l’emploi, il s’inscrit dans une hausse moyenne de 0,8% l’an, et ce, depuis
2004.
Chine
La croissance dans ce pays demeure toujours sur une pente
soutenue, et ceci, malgré les mesures de restrictions décidées par les
autorités chinoises et en particulier par la remontée des taux d’intérêts et
des diminutions des avantages fiscaux pour de nombreux produits d’exportation.
Le PIB ressort à 11,9% en glissement annuel au deuxième trimestre 2007, après
11,7 au premier, quant à son excédent commercial, il continue d’exploser à 23,9
milliards de dollars (16,8 milliards en septembre), ce qui met en avant la sous
évaluation du yuan. La consommation des ménages progresse à un rythme supérieur,
16% l’an.
Europe
Rarement l’économie européenne aura encaissé autant de chocs
simultanément : La crise américaine, le prix du pétrole et l’euro qui, lui
aussi a battu des records à presque 1,42 dollar, ce dernier étant fragilisé par
le risque d’une perspective de récession des Etats-Unis. Pour le moment,
l’Europe résiste bien, mais la croissance a nettement baissé de régime dans
toute la zone, au deuxième trimestre + 0,3% après un bond de 0,7% au premier,
le troisième trimestre, selon les experts devrait être meilleur en fonction des
carnets de commandes de l’industrie et des services, du niveau des embauches,
de la capacité de production et de la bonne tenue du pouvoir d’achat. Mais cela
n’empêchera pas le risque d’un ralentissement en 2008, avec,
pour premier coup de frein, la force de
l’euro (au plus haut niveau depuis sa création face aux grandes monnaies) et
comme second, le moindre appétit des américains qui pénalisera les
exportations, principal moteur de la reprise en Europe.
Au final, la croissance pourrait être en 2008, un peu inférieure à
2%. L’ensemble des pays composant l’Europe ne sont pas tous armés de la même
manière pour résister aux chocs américains. Les deux plus vulnérables sont le
Royaume-Uni et l’Espagne dont la prospérité avait été plus assurée qu’ailleurs
par l’euphorie de l’immobilier et du crédit. La France, portée elle aussi par
l’envolée de l’immobilier et l’Italie, dont l’essentiel de l’expansion est venu
des exportations, souffriraient dans une moindre mesure. L’Allemagne semble la
moins fragile, les exportations germaniques sont celles qui supportent le mieux
l’euro fort. Et même si c’est dans ce pays que les banques subissent le plus
important contrecoup à la crise des « subprimes »,
c’est aussi là-bas que les entreprises ont le moins besoin d’elles pour
financer leurs projets. Le gouvernement allemand s’apprête, fin octobre, à
rehausser de 2,3 à 2,5% sa prévision de croissance pour 2007. En France, la
croissance devrait, selon l’INSEE, se limiter à 1,8% pour 2007, elle n’atteindrait
donc pas le bas de la fourchette retenu par le gouvernement (2 à 2,25%) ce qui
risque de peser sur l’économie française. La commission Attali mise en place
par le Président de la République a fait part de ses pistes afin de redonner
0,8% de croissance supplémentaire à la France. Les prix à la consommation, ont
quant à eux, progressé de 0,1% en septembre par rapport au mois d’août, soit
une hausse de 1,5% sur douze mois.
La bonne nouvelle se situe sur le fait que les entreprises
européennes comblent leur retard face à la recherche. En effet, dans le
classement 2006, les 50 premiers investisseurs au niveau mondial, l’UE
maintient 18 de ses entreprises, comme en 2005, tandis que les Etats-Unis en
placent 2 de plus (20 au total) et que le Japon en perd une (9 au total). Dans
les 10 premiers, on compte 5 sociétés américaines. Pfizer,
Ford, Johnson & Johnson et Microsoft occupent, dans l’ordre, les quatre
premières marches du palmarès. La consécration de Pfizer,
numéro deux seulement en 2005, et le bond de Johnson & Johnson du 7è au 3è
rang, illustrent l’explosion des investissements du secteur de la pharmacie et des
biotechnologies. Le britannique GlaxoSmithKline
remonte, lui, de la 10e à la 7è place. Le premier groupe français, Sanofi-Aventis, de numéro seize, devient numéro douze
mondial. Le premier européen reste DaimlerChrysler
(redevenu Daimler), avec des investissements de l’ordre de 5,3 milliards
d’euros, en léger repli par rapport à 2005, ce qui lui vaut une rétrogradation
du 4è au 5è rang. Ford (-1) et surtout General Motors (-6) reculent aussi, ce qui signe une décélération
globale des efforts du secteur automobile, dans lequel Toyota (+7,6%) et
Volkswagen (+4%) font figure d’exception. Renault gagne bien 4 places (35è)
mais PSA en perd une (41e).