Analyse de la Situation économique

 

La conjoncture économique au niveau européen s’améliore, en particulier pour l’Allemagne et l’Italie. Ces deux pays représentent 45% du produit intérieur brut de la zone euro. La seule inconnue reste le risque d’une remontée des cours du pétrole. D’après l’OCDE, la croissance devrait s’accélérer au 1er semestre 2006 dans les principaux pays industrialisés. Il devrait donc y avoir une progression de 0.6% sur chaque trimestre.

 

Aux Etats-Unis, la production industrielle devrait croître modérément en 2006. Au dernier trimestre 2005, les bénéfices des entreprises américaines ont augmenté de 18% en rythme annuel. La principale préoccupation pour ce pays demeure la faiblesse des exportations : 2.5% l’an au second semestre 2005. Les pressions à la baisse sur le dollar ne sont donc plus surprenantes ; ce pays a un taux de chômage de 4.9%. Les Américains, à l’instar des Français, recherchent des parts de marchés en Chine et en Inde.

 

La Chine, tire sa croissance au travers des exportations avec un produit intérieur brut de 2.230 milliards de dollars en 2005. Elle est devenue la quatrième puissance économique mondiale. En 2005, elle a enregistré une croissance de 9.9%. Ce dynamisme provient de la vigueur des investissements : +25.7% et des exportations : +28.4%. Son excédent commercial a triplé (100 millions de dollars). Au vu de ces différents chiffres, il n’est pas étonnant que de nombreux pays y cherchent des parts de marchés.

 

Le Japon, tire aussi sa croissance de ses exportations et ce pays s’oriente vers la fin de la déflation. Il a donc retrouvé une économie dynamique avec un taux de chômage de 4.4%.

 

L’Union Européenne

L’Union Européenne propose de créer un fonds européen de 500 millions d’€uros pour aider les salariés victimes de délocalisation hors de l’Union. Ce fonds devrait voir le jour dès le début de l’année 2007. Il devrait servir pour les aides à la recherche d’emploi, la formation, le reclassement et pour les compléments de revenus d’activité, en particulier pour les salariés de plus de 50 ans. Ces aides seraient attribuées, à la demande des Etats, avec des critères stricts définis par la commission européenne. 35.000 à 50.000 personnes pourraient bénéficier de ce fonds, sachant que d’après la CES, ce sont 570.000 personnes qui ont perdu leur emploi en 2005 suite à des restructurations.

 

L’Allemagne,

L’OCDE confirme la reprise allemande et italienne mais s’inquiète de la remontée par la banque centrale européenne des taux d’intérêts. En Allemagne, les signes d’une accélération de la reprise de l’économie en 2006 se multiplient. L’investissement en biens d’équipements a repris de la vigueur : +4%, ce qui faisait défaut depuis de nombreux mois en Allemagne, c’est à dire le moral des ménages, redevient encourageant. Le chômage reste tout de même à un taux élevé de 11.3%.

 

IG Metall est en discussion sur le renouvellement de la convention collective de la métallurgie, qui représente 3.4 millions de salariés. Sur les salaires, IG Metall revendique 5% et le patronat propose 1.2%. Des grèves dites d’avertissement ont été organisées dans plusieurs entreprises allemandes (Daimler, Porsche, Bosch).

 

Chez Volkswagen, IG Metall a signé un accord avec une cessation d’activité possible à 58 ans et demi. Quant au départ à la retraite à 67 ans, il prend de l’ampleur en Allemagne. Cette mesure est prévue dans le contrat de coalition de la Chancelière (passage de 65 à 67 ans) d’ici 2035 mais elle risque d’être réavancée d’ici 2029 ou 2023.

 

Le Royaume Uni, connaît aussi une bonne croissance du PIB qui est ressorti à 2.6% l’an au quatrième trimestre 2005 en regard de 1.5% au troisième, 1.9% au deuxième. Le taux de chômage est de 4.7% .

 

La France,

Au niveau de la France, la croissance 2005 pour l’INSEE aura été de 1.4% Les économistes prévoient (pour les plus optimistes) à peine 2% de croissance en 2006 et 2007. Ces prévisions sont inférieures à celles de Bercy (2 à 2.5%). C’est la consommation des ménages qui continue de tirer la croissance. La décision de la banque centrale européenne de porter son taux directeur de 2.25 à 2.50% risque de peser sur la croissance car il augmente de fait le coût du crédit et favorise la monnaie unique face au dollar. Le pétrole reste à un niveau de prix élevé, aux alentours de 55 à 60 dollars le baril.

 

Le commerce extérieur français a atteint un déficit historique. Après 8.3 milliards en 2004, il a triplé en 2005 pour atteindre 26.4 milliards d’€uros. Cela est dû aux fortes progressions des importations, en particulier de la facture pétrolière : 37 milliards au lieu de 28, soit +9 milliards. La consommation des ménages a accéléré de 2%, ce qui fait que la France a importé massivement des produits étrangers : +9.9%, soit 382 milliards d’€uros.

 

Sur les pôles de compétitivité, le CIACT (Comité Interministériel d’Aménagement et de Compétitivité des Territoires) du 6 mars a officialisé le concept du guichet unique, ce qui devrait en accélérer le financement. Le CIACT a


lancé un programme de soutien au secteur de l’automobile.

 

Nous constatons une reprise des investissements. En moyenne, 82% des entreprises ont investi dans la recherche et le développement en 2005. Cette tendance continuerait à progresser en 2006.

La part des entreprises ayant des projets d’innovation en cours sont de

. 88% pour les grands groupes internationaux ;

. 85% pour les grandes entreprises ;

. 76% pour les TPE et PME (très petites entreprises et moyennes entreprises).

 

Le projet de loi sur la recherche qui prévoit des financements, devrait en principe accentuer cette progression, mais si nous nous comparons à d’autres pays, des efforts restent à faire.  En effet, pour la France, les dépenses de recherche et de développement représentent 2.16% du PIB en 2004, soit 35.6 milliards d’€uros. Sachant que 56% des projets « recherche et développement » des entreprises ne voient jamais le jour, faute de financement. Il est donc bien nécessaire d’impulser la recherche et le développement au travers d’une loi.


 

 


 

Le 17/03/2006