Menaces sur les retraites américaines !!!

 

Aux Etats-Unis, la disparition des fonds de pension garantis et payés par les entreprises s'accélère. En déposant leur bilan en fin d'année et en se mettant sous la protection de la nouvelle loi sur les faillites, les entreprises peuvent abandonné une partie de leurs obligations vis-à-vis de leurs salariés, actuels et anciens, jetant ainsi des milliers de retraités sur le marché de l’emploi pour survivre. (Rappelez-vous l’analyse FO en septembre 2002 » Nos retraites, le GRAND BLUFF»)

 

Il existe 30 000 fonds "garantis" aux Etats-Unis, dont 44 millions de retraités et futurs retraités du privé bénéficient, essentiellement dans l'automobile, le transport aérien, la sidérurgie, le pétrole, la pharmacie, les télécommunications. Les chèques qu'ils reçoivent représentent 124 milliards de dollars par an. Mais le nombre de société offrant ses garanties ne cesse de diminuer. Il est tombé de 112 000 au milieu des années 1980 à 30 000 aujourd'hui et plus de 7,5 millions de personnes ont vu leurs pensions fixes disparaître.

 

Il existe deux catégories de fonds de pension aux Etats-Unis. Les plus anciens sont dits "garantis". Leurs titulaires bénéficient d'une pension mensuelle fixe, dont le versement est assuré par leur entreprise. La plupart des sociétés récentes n'offrent que des systèmes d'épargne boursière 401 (k), du nom du paragraphe du code des impôts. Ils représentent un capital investi sur les marchés boursiers avec un abondement de l'entreprise et des avantages fiscaux. Ils permettent de profiter des plus-values boursières. Revers de la médaille : le risque est assuré par l'épargnant.

 

Vendredi 6 janvier, le constructeur informatique IBM a également annoncé qu'il allait geler son système de retraite à "prestations définies" et contraindre ses 125 000 employés aux Etats-Unis à adopter un plan à "cotisations définies". IBM se plaint, depuis plusieurs années, que son fonds de pension garanti soit coûteux et représente un handicap par rapport à ses concurrents. "Nous sommes une des rares sociétés dans notre secteur à avoir un fonds de pension à l'ancienne et le changement nous donnera un meilleur contrôle de nos coûts et une plus grande capacité à les prévoir, explique Randy MacDonald, vice-président d'IBM, responsable des ressources humaines. Au final, cela donnera une plus grande sécurité sur leurs emplois à nos salariés car nous serons plus compétitifs."  Le changement pourrait permettre d'économiser 2,5 à 3 milliards de dollars (2,48 milliards d'euros) d'ici à 2010.

 

IBM n'est pas la seule grande entreprise américaine à renoncer à ses engagements en matière de retraite. Le 5 décembre 2005, Verizon, deuxième compagnie téléphonique américaine, a gelé son fonds de pension pour 50 000 cadres.

 

"Il s'agit encore d'une entreprise qui revient sur ses engagements et ses promesses", souligne John Hotz, directeur adjoint du Centre pour les droits à la retraite de Washington. M. Hotz se montre d'autant plus amer qu'IBM ou Verizon sont des groupes solides dont les fonds de pension étaient bien financés et qu'ils donnent un exemple que de nombreux autres groupes seront tentés de suivre.

Evoquant un "nivellement social par le bas", M. Hotz considère que des millions de salariés "n'auront pas assez d'argent pour vivre quand ils seront trop âgés pour continuer à travailler".