Situation de l’industrie Française, Réponse du président

 

L’activité industrielle, malgré le contexte économique a bien résisté en 2007, + 1,5 % (dont + 3,8 % pour les biens d’équipements), mais elle pourrait s’essouffler en 2008. En 2007, 321 000 entreprises (tous secteurs confondus) ont été créées, soit une forte hausse par rapport à 2006 de + 13 %. En 2007, au niveau national, 297 700 emplois (avec différents types de contrats) ont été créés, soit plus qu’en 2006 (230 000), c’est la hausse la plus importante depuis l’année 2000, avec une augmentation plus significative dans le secteur des services et de la construction.

 

Malheureusement, la chute des effectifs dans le secteur industriel continue (- 0,5 % au quatrième trimestre et - 1,6 % pour l’année). Pour la métallurgie : - 14 990 emplois en 2006. Les récentes communications concernant Arcelor-Mittal avec le site de Gandrange, Alcan, Alcatal-Lucent, Safran et Ford à Bordeaux démontrent le peu de volonté de certains grands groupes malgré les bénéfices qu’ils engrangent, à soutenir l’emploi et le secteur industriel en France.

Les constructeurs automobiles ont contribué à accentuer le déficit commercial avec une baisse des exportations. Le secteur des équipementiers continue lui aussi à subir des réorganisations qui n’en finissent plus avec des plans de restructurations. Pour Airbus, le plan Power 8 continue. Malgré tout, certains secteurs évoluent et embauchent. C’est le cas de celui de la mécanique, des chantiers de l’Atlantique (Aker Yards Cabin), des transports (Alstom) et des constructeurs de poids-lourds.

 

Face aux difficultés que nous rencontrons dans nos secteurs, FO continue ses démarches auprès de l’Élysée et du gouvernement. Le Président de la République a répondu à notre courrier du mois de novembre 2007. Sa réponse nous convient en partie, car il répond à notre principale revendication, celle de la création d’une « banque industrielle » et du financement possible par les régions. Vous trouverez, ci- après, en gras et en italique, la réponse du Président de la République à notre courrier.

 

« J’ai bien reçu votre courrier du 16 novembre dernier au sujet de la politique industrielle française et je vous en remercie. Je l’ai lu avec grand intérêt : vous savez que je persiste à croire que la France a un grand avenir industriel et que l’économie française ne prospèrera pas sans son industrie.

La situation de l’industrie française est à certains égards fragile. Elle a un besoin évident de développer sa compétitivité, d’investir à nouveau avec confiance sur le territoire national, de reconquérir des parts de marché à l’exportation, de mettre sur le marché plus de produits innovants. Depuis 8 mois, le Gouvernement a agi pour l’y aider et l’y inciter.

Pour l’aider à innover, le crédit impôt recherche a été multiplié par trois. Il représente désormais 30 % des dépenses de recherche-développement des entreprises, ce qui dote la France de l’un des régimes les plus attractifs au monde.

L’Agence de l’Innovation Industrielle et Oséo ont fusionné pour former une seule grande agence de l’aide aux entreprises, disposant d’une force de frappe considérable pour aider les entreprises moyennes : 300 M€ seront consacrés en 2008 à des aides de 3 à 10 M€ particulièrement adaptées aux projets de ces entreprises.

Pour soutenir l’investissement, il faut cesser de le pénaliser par une fiscalité spécifique et très lourde : la taxe professionnelle. Nous procéderons cette année, dans le projet de loi de finances pour 2009, et dans le cadre de la révision générale des prélèvements obligatoires, à une réforme de cet impôt.

Vous soulevez la question du devenir d’un certain nombre de grandes entreprises. Je veux vous assurer que le Gouvernement suit avec une grande attention l’évolution de ces dossiers et interviendra à la mesure des moyens dont il dispose pour éviter des décisions préjudiciables à l’industrie nationale.

Vous évoquez enfin la création d’une « banque industrielle ». Le Gouvernement soutient l’expérimentation que souhaite lancer la région Alsace d’un organisme financier régional focalisé dans l’investissement de long terme dans les PME. Par ailleurs, les nouvelles dispositions sur l’impôt de solidarité sur la fortune sont susceptibles de drainer plusieurs centaines de millions d’euros vers les fonds d’investissement de proximité, les fonds communs de placement dans l’innovation et les fonds communs de placement à risques qui sont autant de fonds dédiés aux entreprises petites et moyennes de notre pays.

Afin de recueillir vos réactions et propositions à ce sujet et approfondir ces questions, j’ai demandé à [un] conseiller technique en charge des questions industrielles, de se tenir à votre disposition pour une réunion de travail ».

 

Toujours dans le même ordre, le Président de la République vient d’annoncer, lors de son déplacement à Noyelles-Godault (Pas de Calais) sur l’ancien site de Metaleurop, là où ce groupe avait laissé tomber les salariés, qu’il souhaitait créer un fonds national pour la réindustrialisation auquel l’Etat et les entreprises pourraient participer. Nous allons donc suivre de très près l’évolution de ce dossier.