IBM prêt à jouer aux chaises musicales avec ses
salariés européens
Le géant de l'informatique envisagerait de diviser par deux le nombre de
cadres affectés aux fonctions centrales.
Xavier Biseul , 01Informatique.,
le 21/01/2005 à 10h00
Malgré ses résultats
annuels supérieurs aux attentes, Big Blue préparerait un vaste changement de
son organisation en Europe. Révélé en début de semaine par Les Echos, le
projet devait être évoqué en comité central d'entreprise mercredi.
Cette réorganisation
viserait à réduire le nombre de régions géographiques de la zone Emea
- Europe, Moyen-Orient, Afrique - de cinq à deux. La France, le
Royaume-Uni et l'Espagne constitueraient le premier groupe, et l'Allemagne
associée aux pays restants le second.
Des réductions
d'effectifs envisagées
Qui dit réduction de zones dit doublons de postes. Et les effectifs d'IBM Euroco,
qui gère pour la zone Emea les fonctions centrales de support de type
marketing, pourraient être fortement réduits. Une division de moitié est
évoquée.
IBM Euroco emploie
900 salariés, rassemblés à la tour Descartes de la Défense. Selon le
syndicat indépendant Unsa, quelque 250 salariés d'IBM France sont
rattachés à cette entité. Le solde est constitué de cadres détachés, dont
certains seraient invités à regagner leur patrie d'origine. De retour au pays,
ils se verraient confier un poste plus « productif » de type
commercial ou consultant.
Délégué syndical central
FO, Jean-Paul Vincent juge ce redéploiement délicat compte tenu de la forte
spécialisation et de la rémunération élevée des cadres à reclasser. « Des
licenciements ne sont pas à exclure », estime-t-il. D'autant que le
dispositif de préretraite Casa (cessation d'activité de salariés âgés) s'arrête
en mars.
Perte d'influence d'IBM
France
Avec cette
redistribution des cartes, IBM France amoindrirait aussi son influence en
Europe, au profit notamment de l'Angleterre. Londres aurait obtenu que le
tandem France-Allemagne ne se retrouve pas dans la même zone géographique. « Sans
le rôle de tampon régularisateur de la France, nous devrions assister à un
durcissement tout anglo-saxon des règles sociales », s'inquiète
Jean-Paul Vincent. Contactée, la direction d'IBM France a indiqué ne faire « aucun
commentaire sur des rumeurs ».