La
naissance du syndicalisme
L'émergence
de la classe ouvrière
Les canuts de lyon
La reconnaissance
de la classe ouvrière
La commune de paris
La naissance du
syndicalisme, création de la CGT
La première scission
au sein de la CGT
1919 -
Création de la CFTC
Le front populaire
La naissance de FO
1948- création
de la CGC
1948-
création de la FEN
1964- création de la CFDT
1988 :
création de SUD
1992
: éclatement de la FEN et création de la FSU
1993-
création de l’UNSA
L'émergence
de la classe ouvrière
La révolution
de 1789 va permettre l'installation au pouvoir de la bourgeoisie
économiquement prépondérante. Le nouvel ordre bourgeois va
établir sa puissance politique et va se donner les instruments de sa
puissance économique en favorisant le capitalisme industriel et
financier. Ce qui est vrai des institutions politiques, l'est encore plus pour
l'armature institutionnelle de la France. La
révolution française instaure le libéralisme
économique et refuse aux ouvriers le droit de se regrouper pour
défendre leurs intérêts.
La période de 1794 à 1815 voit en effet
l'élaboration et la mise en place d'institutions qui dureront un
siècle et plus qu'il s'agisse de l'administration préfectorale,
de la codification de l'organisation judiciaire, de la banque de France, de l'université.
12 avril 1803 (22 germinal an IX ) : le code pénal condamne les coalitions Les
articles 414 , 415 et 416 du code pénal sanctionnent
sévèrement
le délit de coalition Les articles 291 à 294 réglementent
les associations. Il faut l'accord du gouvernement pour toute association de
plus de 20 personnes. Mise en place du livret ouvrier, les travailleurs fichés et
contrôlés Une loi consultative instaure le "livret
ouvrier" qui permet à la police et aux employeurs de
contrôler l'activité de ceux-ci.
1810 : le code pénal sanctionne durement la grève et
les associations Création de l'association mutuelle : "la
solidarité dans le malheur".
La période de 1815 à 1830 sera
marquée par des périodes de crises économiques très
fortes et l'ébauche d'une organisation ouvrière traduite par des
grèves sévèrement réprimandées qui finissent
en émeutes faisant des blessés et des morts. La plupart des
grèves sont mises sur pied par les compagnonnages, bien que ceux-ci ont été condamné par la loi LECHAPELLIER dès le 2 juin 1791(son but est la
prohibition de toute coalition d'intérêts).
21 novembre 1831 :
révolte
des canuts de Lyon. Les canuts réclament un "tarif",
au-dessous duquel aucun fabricant ne pourra les rémunérer. Le
préfet réunit une commission de conciliation. Un tarif est
établi et un accord signé. 104 patrons sur 1400 refusent
l'accord
et font appel au gouvernement. Manifestations, des incidents éclatent
avec la garde nationale. Les canuts s'emparent d'armes et tiennent la Croix
Rousse. Le cri : "Vivre en travaillant ou mourir en combattant" est
repris par toute une population.
C'est la première
insurrection ouvrière. Le gouvernement envoie 20000 hommes de troupe. Le
tarif est annulé, le préfet destitué, la révolte
noyée dans le sang.
On assimile de plus en plus les classes laborieuses aux
classes dangereuses, assimilation qui découle pour une bonne part de
l'ordre bourgeois. DURAND en 1841 écrit dans son ouvrage " De la
condition des ouvriers de Paris en 1789 à 1841" :
" L'ouvrier qui à Paris envie
quelque chose au-delà du travail qui amène le pain quotidien et
lui assure à lui et à sa famille la nourriture, le
vêtement, le logement sain et commode devient dangereux pour la tranquillité
publique, fut-il un bon sujet, il se trouve entraîné malgré
lui par l'esprit de camaraderie..." .
La désillusion de 1848 est consécutive
à une crise économique et sociale. Les domaines de l'industrie et
des finances sont également touchés. Les petits épargnants
reprennent leurs liquidités suite à la crise agricole et
provoquent la faillite des établissements bancaires. Les ouvriers sont
frappés par le chômage grandissant et par la baisse de leurs
salaires.
2 juin 1848 : révolte des ouvriers parisiens Ne
sachant comment réagir devant un chômage grandissant, le
gouvernement provisoire avait créé les "ateliers
nationaux". Ils furent critiqués pour le peu
d'intérêt, voire l'inutilité des travaux confiés aux
chômeurs et leur
organisation quasi militaire. Cependant, ils permirent à des milliers de
familles de subsister. La diminution, puis la suppression des indemnités
journalières, allaient provoquer la révolte aux cris de : "du pain ou du plomb"
La reconnaissance de la
classe ouvrière
Le coup d'état du 2 décembre 1851
porte NAPOLEON III au pouvoir, c'est le second Empire. Les républicains,
les responsables ouvriers sont pourchassés. Pendant plus de 10 ans le
mouvement ouvrier est réduit au silence.
L'année 1860 marque le fin d'une
prospérité économique sans précèdent. Devant
les difficultés économiques, la bourgeoisie commence à
mesurer son appui à NAPOLEON III. Aussi ce dernier tente-t-il de se
rallier les classes moyennes et la classe ouvrière en leur faisant
quelques concessions dont le mouvement ouvrier va savoir tirer profit. C'est
à cette époque que la classe ouvrière affirme sa
volonté de se prendre en main et sa soif d'indépendance qui se
traduit par un soucis de dignité et un besoin
d'éducation. Apparaît l'idée de chambre syndicale
considérée comme un instrument nécessaire à
l'éducation ouvrière , idée
développée par PROUDHON. La volonté de créer leurs
propres organisations apparaît ainsi chez les ouvriers comme le seul
instrument de leur libération.
Durant les vagues de grèves de 1862
à 1865, les revendications principales sont la baisse de la
journée de travail et l'augmentation des salaires !!!!!!
Loi du 25 mai 1864 : droit de coalition II n'est
accordé que sous la pression ouvrière et grâce à de
nombreuses grèves illégales, mais sa portée est
limitée : le délit de coalition est aboli (l'Etat reconnaît
ainsi implicitement les organisations ouvrières) mais
sans que les droits
d'association et de réunion soient reconnus. Les atteintes à la
liberté de l'industrie et du travail ainsi que les violences sont
réprimées.
28 septembre 1864 : création de l'Association
Internationale des travailleurs à Londres (L’internationale)
Les statuts en sont écrits par Karl Marx. Sa
revendication essentielle est les 3x8 (8 heures de travail, 8 heures de
détente, 8 heures de repos).
Comme en 1862 à l'exposition universelle
de Londres, en 1867 l'Empereur autorise la présence d'une
délégation ouvrière à l'exposition universelle de
Paris. C'est la reconnaissance tacite par l'Empereur de la liberté
syndicale. Le but poursuivi par les chambres syndicales est bien de bâtir
un nouveau droit du travail en participant à l'élaboration des
conditions de travail.
En 1870, en raison de la conjoncture politique et
économique NAPOLEON III se rend compte qu'il est abandonné par
ses partisans. Il comprend que, seule une victoire militaire peut lui redonner
son prestige d'antan, il se lance alors dans une guerre contre les prussiens.
Mais l'Empire s'écroule à Sedan le 2 septembre et la
République est proclamée le 4 septembre. L'armistice est signée le 28 janvier 1871.
Commune de Paris.
18 Mars-27 Mai 1871 :Après un siège qui
affama la population parisienne et la capitulation, des élections
aboutissent à la constitution d'un gouvernement dirigé par
Thiers. Le gouvernement supprime la solde des gardes nationaux et le moratoire sur
les loyers. L'Assemblée, pour sa part,
décide de ne pas s'installer à Paris mais à Versailles.
À ces mesures impopulaires et vexatoires, s'ajouta l'imminente
occupation de Paris par les troupes allemandes. La population se saisit des
canons qui devaient être livrés aux Allemands, Thiers tente de les
reprendre et de procéder à de nombreuses arrestations. Le 18
mars, alors que l'émeute est encore limitée, Thiers retire ses
troupes de Paris, vraisemblablement pour laisser se développer la
révolte et ainsi mieux l'écraser. L'insurrection, révolte
nationale, communale. Mais celle-ci est écrasée durant la semaine
sanglante du 21 au 28 mai 1871. La
répression qui s'en suit est extrême ( 25
à 30000 victimes). Le mouvement ouvrier qui n'a plus de leader est plongé
dans des années de silence.
1872 : suppression du droit de grève La
loi "Dufaure" suspend " la loi 1864
sur le droit de grève
Malgré la loi sur l'état de
siège qui est maintenue jusqu'en 1876, les ouvriers continuent de
vouloir s'organiser et en 1879 se crée la première fédération
nationale des métiers : celle des ouvriers chapeliers. Au niveau
politique, durant cette même année, la moyenne bourgeoisie
remplace au pouvoir les anciennes classes dirigeantes aristocratiques. Cette
nouvelle majorité accorde la grâce aux condamnés de la
Commune; l'amnistie est votée en 1880.
La naissance du syndicalisme
21 mars 1884 : vote de la loi Waldeck-Rousseau qui
abroge la loi contre les associations. Cette loi permet aux travailleurs de
s'organiser en créant leur syndicat bien entendu à
l'extérieur de l'usine. Cependant, le développement des syndicats
se fait à une autre allure très mesurée et rencontre une
certaine méfiance ouvrière qui voit dans la loi Waldeck-Rousseau
une manoeuvre de
l'Etat bourgeois
destinée à mieux contrôler le mouvement ouvrier, à
s'immiscer dans son action. Ceux des ouvriers qui,
malgré tout, tentent de créer ou d'adhérer à un
syndicat rencontrent l'hostilité féroce des patrons.
1er mai 1886 aux Etats Unis 5000 grèves
sont enregistrées et 150 000 ouvriers obtiennent les 8 heures.
3-4 mai 1886 massacre de Haymarket
(Chicago) Une grève, le 1er mai, entraîne un affrontement entre
"jaunes", grévistes, et la police privée de l'usine Mac
Cormick. Le 3, l'intervention de la police fait 4 morts
et de nombreux blessés parmi les grévistes. Le 4
mai, lors d'un meeting de
protestation autorisé par le maire, une bombe explose dans les rangs de
la police : 7 morts, 59 blessés. S'ensuivent arrestations,
condamnations. Les 5 organisateurs du meeting sont arrêtés,
condamnés à mort et pendus. D'autres resteront
emprisonnés. Ces
événements seront à l'origine du choix du premier mai
comme journée de lutte et de revendications ouvrières.
1887 : 1ère Bourse du travail à Paris
D'autres Bourses se créeront rapidement en
province. Leur rôle est à la fois social, moral, éducatif
et revendicatif. Dans les locaux mis à leur disposition par les
municipalités, les chambres syndicales assurent un
service de mutualité
(bureau de placement, secours en cas de chômage, de maladie,
d'accident...), d'enseignement
(professionnel et
général : cours du soir avec les premiers instituteurs
laïcs), mais elles s'occupent aussi de propagande (création de
syndicats) et de résistance (organisation de grèves). Fernand
Pelloutier, nommé Secrétaire Général de la
Fédération des Bourses, revendique leur indépendance
complète et s'attache à remplacer l'égoïsme
corporatif par la solidarité interprofessionnelle.
En France , la première
journée de manifestation du "1er mai" est organisée en
1890, l'objectif, la réduction de la journée de travail à
8 heures. A Paris une
délégation (Organisations syndicales, Bourse du travail et
socialistes dont Edouard Vaillant, Jules Guesdes et
le père Thivrier) apporte au Palais Bourbon
leurs revendications (82 pétitions). 10 000 manifestants place de la
Concorde.
En 1891 l'idée est reprise, mais à Fourmies la troupe tire et fait 10 morts dont 2
enfants et une trentaine de blessés. Le 1er mai à pris désormais une valeur symbolique et est
choisi comme date traditionnelle des revendications ouvrières.
15 mai 1891 :
Parution de l'encyclique "Rerum Novarum" sur les conditions des ouvriers.
Comme toutes les forces politiques, sociales, l'Eglise
catholique est interpellée par l'action, l'organisation du mouvement ouvrier.
L'Eglise, à cette
époque, est profondément tournée vers le passé.
Elle a gardé la nostalgie du régime royaliste. A défaut de
royauté, elle épaule le milieu conservateur, aristocrate de la
haute bourgeoisie.
Certains penseurs catholiques ont cependant pris
conscience de la misère ouvrière difficilement dissimulable, mais
leurs propos n'ont pas été pris en considération ou
très peu. C'est dans ce contexte que le Pape LÉON XIII publie
l'Encyclique Rerum Novarum
sur la condition ouvrière. Il constate la misère ouvrière
: « la richesse a afflué entre les mains d'un petit nombre et la
multitude a été laissée dans l'indigence », «
Les hommes des classes inférieures sont, pour la plupart, dans une
situation d'infortune et de misère imméritée ».
Pourquoi ? Parce que les corporations qui les protégeaient ont
été détruites, parce que l'Etat a rejeté «
tout principe et tout sentiment religieux », à cela s'ajouteront les fautes des «
maîtres humains » et « la cupidité d'une concurrence
effrénée », « une usure dévorante » et
la « concentration entre les mains de quelques-uns de l'industrie et du
commerce devenus le partage d'un petit nombre de riches et d'opulents qui
imposent un joug presque servile à l'infinie multitude des
prolétaires ».
Quels sont les remèdes ? Après avoir
affirmé « l'inanité de toute action en dehors de l'Eglise
» et condamné les théories socialistes, le Pape
précise : « L'homme doit accepter cette nécessité de
sa nature qui rend impossible dans la société civile
l'élévation de tous au même niveau... Il y aura toujours
entre les citoyens des inégalités de conditions sans lesquelles
une société ne peut exister ni être conçue ».
Il faut donc que les deux classes s'unissent et développent les «
Institutions chrétiennes ». Certains travailleurs catholiques
fondent des syndicats chrétiens. Il existe aussi des syndicats mixtes
patrons et ouvriers comme dans la région lyonnaise ou dans le Nord. Les
employés catholiques fondent en 1906 leur premier syndicat, le syndicat
« des petits carreaux ».
En 1891, c'est la signature de la première
"Convention Collective" dans les mines du Nord et du
Pas-de-calais. Une loi du 2 novembre 1892 améliore la protection du
travail des femmes et des enfants en limitant à 13 ans l'âge
d'entrée dans l'usine.
En juin 1893, création de la loi sur
l'hygiène et la sécurité des travailleurs.
Du 23 au 28 septembre 1895: 28
fédérations, 18 bourses du travail, 26 chambres syndicales se
réunissent à Limoges et créent la C.G.T., ils
apportent un élément supplémentaire inscrit dans les
statuts: "Les éléments constituants la
Confédération Générale du Travail devront se tenir
en dehors de toutes les écoles politiques. La C.G.T a exclusivement pour
objet d'unir sur le terrain économique et dans les liens
d'étroites solidarité, les travailleurs en lutte pour leur
émancipation intégrale ".
18 avril 1904 : Jean Jaurès fonde le
quotidien socialiste "l'Humanité"
A coté du syndicalisme unifié, les
différents partis socialistes discutent de leur rapprochement en deux
grandes organisations :
· le
Parti Socialiste de France marxiste qui regroupe les blanquistes, les allemanistes et les anciens du parti ouvrier
français avec GUESDE, VAILLANT, CACHIN ;
· le
Parti Socialiste Français avec JAURES, BRIAND.
En 1905, au congrès de Paris est
fondé le parti Socialiste unifié PSU, section française de l'internationale Ouvrière
dont Jean Jaurès est le leader. Il y a ainsi un seul syndicat et un seul
parti pour défendre la classe ouvrière. Face à cette situation, les syndiqués sont
partagés. Le syndicat doit-il collaborer avec le parti ?
1906 : création du Ministère du travail
1er mai 1906, un événement
considérable : C'est la 1ère campagne nationale de la
CGT pour la journée de 8 heures. Clemenceau craint une montée
révolutionnaire et fait investir Paris par l'armée. Griffuelhes
est arrêté, de nombreuses perquisitions ont lieu. Il y eut 100000
grévistes, chiffre considérable car cela
entraînait souvent le renvoi. Le mouvement révolutionnaire
craint par clemenceau n'eut pas lieu, mais de
violentes bagarres se produisirent dans le quartier de la République et
durant 24 heures,
la France a été
paralysée par la grève générale.
13 juillet 1906 : loi généralisant le
repos hebdomadaire. II a fallu
dix-huit mois de lutte syndicale ininterrompue. La semaine de travail n'est
plus que de six jours et la semaine de 60 heures (versus 7 jours de 12 heures
soit 84 heures par semaine).
La charte d'Amiens votée le 13 octobre 1906, « affirme avec vigueur le principe
de l'indépendance du syndicalisme à la fois devant le patronat,
devant les partis politiques et devant l'Etat. »
Une fois cette indépendance affirmée, les
syndicalistes doivent définir leurs moyens d'actions syndicales. La
pratique des militants révolutionnaires s'avère originale: c'est l'action
directe. Le syndicalisme révolutionnaire recommande trois armes: la
grève, le boycottage, le sabotage ......
Certaines fédérations ne suivent pas cette
orientation et préconisent d'obtenir certaines réformes par des
voies conciliantes. Elles confirment les grandes orientations du syndicalisme
français:
·
reconnaissance de la lutte de classe;
·
lutte pour la suppression du salariat et du
patronat ;
·
prise en charge de l'économie par le
syndicat devenant "groupement de production et de répartition, base
de réorganisation sociale" ;
·
la grève générale comme
moyen d'action.
La fédération du bâtiment se
constitue en 1907, celle des métaux en 1908. En 1910, on compte 76
fédérations.
1907 : lutte des carriers de Vïlleneuve-Saint-Georges
Ils sont mitraillés par la police; on
dénombre 8 morts. La CGT placarde une affiche condamnant ce
"gouvernement d'assassins".
1er mai 1909 : pour la retraite des vieux
travailleurs. A la revendication de la journée de 8 heures,
s'ajoutait une opposition au projet gouvernemental, très insuffisant, de
retraite des travailleurs et le rappel de la résolution du
congrès de 1903 réclamant le droit aux soins.
5 avril 1910 : loi sur les retraites ouvrières
et paysannes à 65 ans
1910 : 1ère édition du Code du travail
18 octobre 1910 : Grève de l'ensemble des
cheminots et des postiers
II y aura 3300 révocations chez les cheminots et
500 révocations chez les postiers
La première scission
Cependant, à la veille du conflit mondial, les
conceptions évoluent. Les leaders syndicalistes se rendent compte que la
classe ouvrière n'est pas suffisamment puissante pour entreprendre une
action d'envergure. Aussi certains pensent qu'il est préférable
de créer une organisation plus solide et en 1912 au congrès du
Havre, il est décidé que tout syndicat doit d'abord
adhérer à une fédération et à une bourse et
que dans un même département, les bourses doivent se grouper en
une union départementale.
31 juillet 1914 : assassinat de Jaurès
4 août 1914 : déclaration de guerre
La première guerre mondiale a bouleversé
le mouvement ouvrier en même temps qu'elle a désorganisée
le paysage politique. Les Unions Départementales ont
remplacé les bourses du travail.
En décembre 1918 le comité
confédéral est élu pour 2 ans et groupe les
représentants des fédérations et des unions
départementales, un secrétaire général et une
commission de trente membres est nommée.
1919 - Création de la CFTC,
Basé sur le célèbre « Rerum Novarum »
surtout implantée en milieu employé. Sa naissance
discrète, son peu d'influence jusqu'à la seconde guerre mondiale
ne peuvent masquer deux éléments majeurs : l'introduction du
pluralisme syndical dans la vie française, et sa justification par un
engagement idéologique (ici, la religion). A la veille du 1er mai 1919
le gouvernement CLEMENCEAU, fait voter une loi créant la journée
de 8 heures. La vieille revendication ouvrière de 1886 est satisfaite.
En décembre 1920 au sein du parti socialiste une
large majorité se prononce favorablement pour le soutien de la
révolution RUSSE. Les vainqueurs donnent à leur formation le nom
de P.C. ,
et prennent le contrôle du journal "L'humanité". La
scission politique du parti socialiste va précéder de quelques
mois la scission syndicale.
En décembre 1921 les syndicats qui soutiennent la
révolution RUSSE créent la C.G.T. Unitaire. C'est la fin
de l'unité syndicale ouvrière. La C.G.T.U va vite connaître
des difficultés. Dans cette centrale cohabitent, des Bolchevistes en
plein accord avec Moscou, des syndicalistes révolutionnaires et des
anarchistes. Les liens avec le P.C se resserrent dans la lutte du
prolétariat contre le capitalisme.
Le 24 octobre 1929, toutes les valeurs
s'effondrent à la bourse de New York. Le spectaculaire Krach boursier du
"Jeudi Noir" est le prélude à la grande crise
économique.
1932 : droit de se syndiquer pour les
fonctionnaires
Septembre 1934, la France n'est pas seulement
touchée par la crise économique. Elle est aussi atteinte par la
tension internationale qui résulte de l'arrivée d'HITLER au
pouvoir. Devant la menace du fascisme, la CGT et la CGTU engage le dialogue en
vue d’une réunification .
5 mai 1936 :
victoire de la gauche
au second tour des législatives permettant la mise en place d'un
gouvernement de Front populaire,
CGT et CGTU avaient participé à l'élaboration du programme
du Rassemblement populaire
2 juin 1936 : grève générale,
début juin 1936 : les grèves atteignent leur apogée Les
usines sont occupées; la France est paralysée.
4 juin 1936 : constitution du cabinet Léon Blum.
Un gouvernement de front populaire se met en place. Il durera jusqu'au 22
juin 1937. Jean Lebas est ministre du travail. Les communistes n'y participent
pas mais s'engagent à le soutenir.
Ensuite tout va très vite, le 23
août 1939 on apprend la signature du pacte d'amitié
germano-soviétique qui établit une véritable
solidarité entre les deux pays (Allemagne-URSS).
Les communistes de la CGT choisissent de soutenir STALINE. Cette fois l'union
n'est plus possible. En 1939, comme en 1921, les communistes quitte la CGT, en
1921 volontairement, en 1939 ils sont exclus, c'est la
désagrégation du front populaire.
Dissolution le 9 novembre 1940 de la CGT et de la
CFTC par Pétain. Le 15 novembre, signature par neuf dirigeants de la CGT
et de la CFTC du "Manifeste" tentant de préserver
l'indépendance du syndicalisme. Sous la direction de Benoît
Frachon, le courant révolutionnaire conduit la lutte syndicale
clandestine.
Le 22 juin 1941 une fois que l'URSS est envahie
par l'armée Hitlérienne, la lutte contre le IIIème
REICH devient alors l'objectif numéro un, ce qui provoque la
réunification de la CGT le 17 avril 1943.
Le 18 août 1944 la CGT et la CFTC unies en
un " comité inter confédéral d'entente
syndicale" lancent un appel en faveur de la grève
générale qui hâte la libération du territoire.
La naissance de FO
Une fois la France libérée il faut
construire la confédération, renouveler la condition
ouvrière et participer au redressement du pays.
En avril 1946, lors du congrès de Paris,
les statuts sont modifiés à la faveur des communistes. A cette
époque, ils contrôlent bon nombre des fédérations:
ils sont ainsi souverains dans l'organisation. Pour défendre et tenter
de reconquérir l'indépendance syndicale de l'intérieur, se
créent les groupes "Force Ouvrière".
Création de la CGC
La Charte du Travail du Gouvernement de Vichy
avait imaginé de structurer trois groupes professionnels de travail;
ouvriers, employeurs, ingénieurs et cadres. C'est l'occasion pour
certains cadres de préparer l'avenir, bien qu'ils n'adhèrent pas
tous aux principes de la Charte.
A la Libération, avec un petit groupe de
militants, il crée en août 1944, le Comité d'Action
Syndicale des Ingénieurs et Cadres (C.A.S.I.C.). Invitées
à venir rejoindre ce comité, la C.G.T. et la C.F.T.C. refusent
et, le 15 octobre 1944, 32 fédérations et syndicats
indépendants décident de constituer la
Confédération Générale des Cadres CGC.
Mais naissance ne signifie pas reconnaissance.
Elle est ainsi amenée à donner un ordre de grève nationale
en mars 1946 et à organiser meetings et manifestations pour qu'enfin,
par une décision du 8 avril 1948, les Pouvoirs Publics la reconnaissent
comme l'une des Organisations les plus représentatives habilitées
à la négociation collective pour ce qui concerne les cadres.
16 avril
1946 : loi rendant obligatoire les délégués du
personnel
Le 18 décembre 1947 les militants FO se
réunissent et créent la CGT-FO, qui renouvelle son
attachement à l'indépendance du mouvement syndical à
l'égard de tous les partis politiques et de tous les gouvernements ainsi
que son soucis d'une véritable démocratie à tous les
échelons de la centrale syndicale.
En 1948 est créée
l'Union Générale des Ingénieurs et Cadres CGT (UGIC).
23 mars 1948 : fondation de la FEN
(Fédération de l'éducation
nationale)
Les débats furent vifs en janvier et
février parmi les enseignants. En témoigne un
référendum qui eut lieu au Syndicat national des instituteurs
(SNI) :
· pour
le maintien dans la CGT 55 000 non contre 36 000 oui ;
· pour
l'adhésion à FO : 22 000 non contre 65 000 oui ;
· pour
l'autonomie : 72 000 non contre 15 000 oui.
Ainsi, refusant majoritairement de demeurer dans une CGT
sous influence, mais craignant les déchirements que ne manquerait pas de
provoquer une adhésion à FO (les communistes demeurant alors
à la CGT), ils choisirent la solution bâtarde de l'autonomie.
L'histoire a montré que la scission n'était que reportée.
En 1949, FO se lance dans l'action pour obtenir
l'instauration de convention collective.
Le 25 novembre 1949, FO appelle les
salariés à observer un arrêt de travail de 24 heures pour
obtenir le retour à la libre discussion des salaires dans le cadre des
conventions collectives, la fixation d'un salaire garanti et l'avancement de
tranches de reclassement pour les fonctionnaires. La grève qui est un
succès est suivi de résultats. Le 11
février 1950, le parlement vote la loi autorisant l'établissement
de conventions collectives nationales, régionales et locales.
Février 1950 : création du SMIG
(Salaire minimum interprofessionnel garanti)
1950-1960 - Ces années sont
marquées par la guerre froide et la politique dite de troisième
force (alliance du MRP et du Parti socialiste contre les gaullistes d'un
côté et les communistes de l'autre) appuyée par FO et en
partie par la CFTC. Celle-ci voit son influence progresser. Une minorité
organisée depuis 1948 autour du SGEN(Syndicat
Général de l'Education Nationale) tente d'orienter la CFTC dans
une voie plus moderne. Elle souhaite l'abandon de la référence
à la collaboration de classes, une prise de distance à
l'égard de l'Eglise. Elle défend une vision progressiste, voire
socialiste de la société.
1952 et 1953 : des grèves très
dures et fortement réprimées (7 morts le 13 juillet 1953) font
suite aux arrestations de représentants syndicaux CGT importants ainsi
que des députés communistes.
En août 1953 a lieu une grève dans
le secteur public avec plus de 2 millions de grévistes.
En février 1956, suite aux accord chez
RENAULT, la 3ème semaine de congés payés est acquise .
En avril 1961, la CGT, la CFTC et la FEN lancent
un mot d'ordre de grève générale contre le putsch des
généraux en Algérie. Le 17 octobre, une manifestation
d'Algériens se termine par un massacre (près de 60 morts). C'est
M. PAPON Maurice qui est préfet de police. Il faudra près de 40
ans pour reconnaître la vérité.
Le 8 février 1962, une manifestation
contre l'OAS dégénère. La réaction brutale des
policiers fait 9 morts (ils sont tous à la CGT) au métro
Charonne.
En
1964,
La CFTC n’est plus en phase avec la classe
ouvrière constitué en grande
majorité de musulman, le courant "Reconstruction" de la CFTC
(l'ancienne minorité) obtient du congrès la
"déconfessionnalisation" de l'organisation qui devient
désormais CFDT (Confédération Française Démocratique
du Travail). Une petite minorité décide cependant de maintenir la
CFTC et fait scission. Création de l'UGIC
(Union Générale des Ingénieurs et Cadres CGT) qui devient
rapidement UGICT (Union Générale des Ingénieurs, Cadres et
Techniciens CGT).
1967 : Grève générale pour
la défense de la Sécurité sociale. CGT-CFDT-FO-FEN
En 1968, l'agitation étudiante qui dure depuis le
mois de février déclenche, le 1er mai, grosse manifestation CGT
à Paris (la première depuis 1954). La répression
policière envers les étudiants bat son plein et finit par
indigner la population. Le 13 mai, manifestation nationale à
l'initiative de la CGT qui regroupe la CGT, la CFDT, FO, la FEN et l'UNEF. Le
mouvement continue et la grève générale éclate le
20 mai (10 millions de grévistes). Le 27 mai sont signés
les accords de Grenelle. Les acquis sociaux sont importants :
·
40 heures de travail hebdomadaire
définitif;
·
4ème semaine de congés
payés;
·
et surtout l'entrée du droit syndical
dans l'entreprise.
A son congrès de Brest en 1979, la CFDT
décide du "recentrage" de son orientation. Elle entend
désormais s'appuyer sur le réalisme et la négociation.
Elle abandonne ses élans révolutionnaires issus de 1968. Elle
réfute la conception d'affrontement global sur laquelle était
basée l'unité CGT-CFDT. En fait, la rupture est
consommée.
1981 : François Mitterrand est élu
président de la république.
1982 : En janvier, ordonnances sur les 39
heures et la cinquième semaine de congés payés,
en mars, ordonnance sur la retraite à 60 ans. En août,
octobre et novembre, lois sociales (lois Auroux), sur les libertés dans
l'entreprise, le développement des institutions du personnels, les
négociations collectives, les CHS-CT, le droit d'expression des salariés…
1982 : création des CHSCT Comités
d'hygiène, sécurité et conditions de travail.
1988 : grande grève des infirmières La
CFDT exclut son syndicat CRC-Santé.
1988 : création de SUD
(solidaires, unitaires,
démocratiques) par des militants de la CFDT, qualifiés par
celle-ci de "moutons noirs", qui n'acceptent pas le recentrage de
leur organisation.
1989 : Marc BLONDEL secrétaire
général de FO. en mars, FO et CGT
refusent de signer l'accord sur l'aménagement du temps de travail. Le 9
novembre, le mur de BERLIN s'effondre. Suivront 2 ans de bouleversements
internationaux - en ex-Union soviétique, dans les pays de l'Est de
l'Europe, en Afrique du Sud -, qui modifieront en profondeur le monde et
ouvrent la porte à la globalisation économique.
1990 : Manifestations un peu partout en FRANCE
contre les régressions sociales et contre la CSG. La CFDT
brille par son absence sur des sujets assez chauds, malgré la
présence de syndiqués de cette centrale dans les mouvements.
1991 : loi instituant les Conseillers du salarié
1992 : éclatement de la FEN et
création de la FSU
Depuis le Congrès de Clermont-Ferrand, en 1991, un
conflit est ouvert dans la FEN sur la question de son évolution et de
son avenir, question qui était le thème central du
Congrès. Le conflit s'est cristallisé autour du SNES (second
degré) qui dirige la tendance Unité et Action et qui a
créé autour de lui une sorte de FEN-bis
rassemblant toutes les oppositions. Le conflit a éclaté
officiellement dans les instances fédérales en mai 1992 :
commission des conflits, Bureau fédéral et Conseil
fédéral qui ont conclu à la désaffiliation du SNES
et du SNEP (éducation physique), pour manquements graves au pacte
fédéral. Un congrès extraordinaire a lieu à
Créteil en octobre 1992, qui ratifie (pour répondre à une
obligation de justice formulée par le tribunal) la décision prise
par le Conseil fédéral de mai 1992 de ne plus reconnaître
l'appartenance à la FEN des deux syndicats. Ce qui amènera la
création de la FSU.
Février 1993 : création de l'UNSA
En février 1993, la FEN avec plusieurs autres
organisations syndicales autonomes, comme elle, depuis la scission de 1947,
crée l'UNSA (Union nationale des syndicats
autonomes). Peu à peu, une partie des compétences,
exercées auparavant par la FEN, est transférée à l'UNSA (Fonction publique, économique et social,
international).