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Mise à jour le :

05 March, 2010 

La naissance du syndicalisme

L'émergence de la classe ouvrière

Les canuts de lyon

La reconnaissance de la classe ouvrière

La commune de paris

La naissance du syndicalisme, création de la CGT

La première scission au sein de la CGT

1919 - Création de la CFTC

Le front populaire

La naissance de FO

1948- création de la CGC

1948- création de la FEN

1964- création de la CFDT

1988 : création de SUD

1992 : éclatement de la FEN et création de la FSU

1993- création de l’UNSA

 

L'émergence de la classe ouvrière

La révolution de 1789 va permettre l'installation au pouvoir de la bourgeoisie économiquement prépondérante. Le nouvel ordre bourgeois va établir sa puissance politique et va se donner les instruments de sa puissance économique en favorisant le capitalisme industriel et financier. Ce qui est vrai des institutions politiques, l'est encore plus pour l'armature institutionnelle de la France. La révolution française instaure le libéralisme économique et refuse aux ouvriers le droit de se regrouper pour défendre leurs intérêts.

 

La période de 1794 à 1815 voit en effet l'élaboration et la mise en place d'institutions qui dureront un siècle et plus qu'il s'agisse de l'administration préfectorale, de la codification de l'organisation judiciaire, de la banque de France, de l'université.

 

12 avril 1803 (22 germinal an IX ) : le code pénal condamne les coalitions Les articles 414 , 415 et 416 du code pénal sanctionnent

sévèrement le délit de coalition Les articles 291 à 294 réglementent les associations. Il faut l'accord du gouvernement pour toute association de plus de 20 personnes. Mise en place du livret ouvrier, les travailleurs fichés et contrôlés Une loi consultative instaure le "livret ouvrier" qui permet à la police et aux employeurs de contrôler l'activité de ceux-ci.

1810 : le code pénal sanctionne durement la grève et les associations Création de l'association mutuelle : "la solidarité dans le malheur".

La période de 1815 à 1830 sera marquée par des périodes de crises économiques très fortes et l'ébauche d'une organisation ouvrière traduite par des grèves sévèrement réprimandées qui finissent en émeutes faisant des blessés et des morts. La plupart des grèves sont mises sur pied par les compagnonnages, bien que ceux-ci ont été condamné par la loi LECHAPELLIER dès le 2 juin 1791(son but est la prohibition de toute coalition d'intérêts).

21 novembre 1831 :

révolte des canuts de Lyon. Les canuts réclament un "tarif", au-dessous duquel aucun fabricant ne pourra les rémunérer. Le préfet réunit une commission de conciliation. Un tarif est établi et un accord signé. 104 patrons sur 1400 refusent

l'accord et font appel au gouvernement. Manifestations, des incidents éclatent avec la garde nationale. Les canuts s'emparent d'armes et tiennent la Croix Rousse. Le cri : "Vivre en travaillant ou mourir en combattant" est repris par toute une population.

C'est la première insurrection ouvrière. Le gouvernement envoie 20000 hommes de troupe. Le tarif est annulé, le préfet destitué, la révolte noyée dans le sang.

 

On assimile de plus en plus les classes laborieuses aux classes dangereuses, assimilation qui découle pour une bonne part de l'ordre bourgeois. DURAND en 1841 écrit dans son ouvrage " De la condition des ouvriers de Paris en 1789 à 1841" :

" L'ouvrier qui à Paris envie quelque chose au-delà du travail qui amène le pain quotidien et lui assure à lui et à sa famille la nourriture, le vêtement, le logement sain et commode devient dangereux pour la tranquillité publique, fut-il un bon sujet, il se trouve entraîné malgré lui par l'esprit de camaraderie..." .

La désillusion de 1848 est consécutive à une crise économique et sociale. Les domaines de l'industrie et des finances sont également touchés. Les petits épargnants reprennent leurs liquidités suite à la crise agricole et provoquent la faillite des établissements bancaires. Les ouvriers sont frappés par le chômage grandissant et par la baisse de leurs salaires.

 

2 juin 1848 : révolte des ouvriers parisiens Ne sachant comment réagir devant un chômage grandissant, le gouvernement provisoire avait créé les "ateliers nationaux". Ils furent critiqués pour le peu d'intérêt, voire l'inutilité des travaux confiés aux

chômeurs et leur organisation quasi militaire. Cependant, ils permirent à des milliers de familles de subsister. La diminution, puis la suppression des indemnités journalières, allaient provoquer la révolte aux cris de : "du pain ou du plomb"

 

La reconnaissance de la classe ouvrière

Le coup d'état du 2 décembre 1851 porte NAPOLEON III au pouvoir, c'est le second Empire. Les républicains, les responsables ouvriers sont pourchassés. Pendant plus de 10 ans le mouvement ouvrier est réduit au silence.

L'année 1860 marque le fin d'une prospérité économique sans précèdent. Devant les difficultés économiques, la bourgeoisie commence à mesurer son appui à NAPOLEON III. Aussi ce dernier tente-t-il de se rallier les classes moyennes et la classe ouvrière en leur faisant quelques concessions dont le mouvement ouvrier va savoir tirer profit. C'est à cette époque que la classe ouvrière affirme sa volonté de se prendre en main et sa soif d'indépendance qui se traduit par un soucis de dignité et un besoin d'éducation. Apparaît l'idée de chambre syndicale considérée comme un instrument nécessaire à l'éducation ouvrière , idée développée par PROUDHON. La volonté de créer leurs propres organisations apparaît ainsi chez les ouvriers comme le seul instrument de leur libération.

Durant les vagues de grèves de 1862 à 1865, les revendications principales sont la baisse de la journée de travail et l'augmentation des salaires !!!!!!

Loi du 25 mai 1864 : droit de coalition II n'est accordé que sous la pression ouvrière et grâce à de nombreuses grèves illégales, mais sa portée est limitée : le délit de coalition est aboli (l'Etat reconnaît ainsi implicitement les organisations ouvrières) mais

sans que les droits d'association et de réunion soient reconnus. Les atteintes à la liberté de l'industrie et du travail ainsi que les violences sont réprimées.

 

28 septembre 1864 : création de l'Association Internationale des travailleurs à Londres (L’internationale)

Les statuts en sont écrits par Karl Marx. Sa revendication essentielle est les 3x8 (8 heures de travail, 8 heures de détente, 8 heures de repos).

Comme en 1862 à l'exposition universelle de Londres, en 1867 l'Empereur autorise la présence d'une délégation ouvrière à l'exposition universelle de Paris. C'est la reconnaissance tacite par l'Empereur de la liberté syndicale. Le but poursuivi par les chambres syndicales est bien de bâtir un nouveau droit du travail en participant à l'élaboration des conditions de travail.

En 1870, en raison de la conjoncture politique et économique NAPOLEON III se rend compte qu'il est abandonné par ses partisans. Il comprend que, seule une victoire militaire peut lui redonner son prestige d'antan, il se lance alors dans une guerre contre les prussiens. Mais l'Empire s'écroule à Sedan le 2 septembre et la République est proclamée le 4 septembre. L'armistice est signée le 28 janvier 1871.

Commune de Paris.

18 Mars-27 Mai 1871 :Après un siège qui affama la population parisienne et la capitulation, des élections aboutissent à la constitution d'un gouvernement dirigé par Thiers. Le gouvernement supprime la solde des gardes nationaux et le moratoire sur les loyers. L'Assemblée, pour sa part, décide de ne pas s'installer à Paris mais à Versailles. À ces mesures impopulaires et vexatoires, s'ajouta l'imminente occupation de Paris par les troupes allemandes. La population se saisit des canons qui devaient être livrés aux Allemands, Thiers tente de les reprendre et de procéder à de nombreuses arrestations. Le 18 mars, alors que l'émeute est encore limitée, Thiers retire ses troupes de Paris, vraisemblablement pour laisser se développer la révolte et ainsi mieux l'écraser. L'insurrection, révolte nationale, communale. Mais celle-ci est écrasée durant la semaine sanglante du 21 au 28 mai 1871. La répression qui s'en suit est extrême ( 25 à 30000 victimes). Le mouvement ouvrier qui n'a plus de leader est plongé dans des années de silence.

 

1872 : suppression du droit de grève La loi "Dufaure" suspend " la loi 1864 sur le droit de grève

Malgré la loi sur l'état de siège qui est maintenue jusqu'en 1876, les ouvriers continuent de vouloir s'organiser et en 1879 se crée la première fédération nationale des métiers : celle des ouvriers chapeliers. Au niveau politique, durant cette même année, la moyenne bourgeoisie remplace au pouvoir les anciennes classes dirigeantes aristocratiques. Cette nouvelle majorité accorde la grâce aux condamnés de la Commune; l'amnistie est votée en 1880.

La naissance du syndicalisme

 

21 mars 1884 : vote de la loi Waldeck-Rousseau qui abroge la loi contre les associations. Cette loi permet aux travailleurs de s'organiser en créant leur syndicat bien entendu à l'extérieur de l'usine. Cependant, le développement des syndicats se fait à une autre allure très mesurée et rencontre une certaine méfiance ouvrière qui voit dans la loi Waldeck-Rousseau une manoeuvre de

l'Etat bourgeois destinée à mieux contrôler le mouvement ouvrier, à s'immiscer dans son action. Ceux des ouvriers qui, malgré tout, tentent de créer ou d'adhérer à un syndicat rencontrent l'hostilité féroce des patrons.

1er mai 1886 aux Etats Unis 5000 grèves sont enregistrées et 150 000 ouvriers obtiennent les 8 heures.

3-4 mai 1886 massacre de Haymarket (Chicago) Une grève, le 1er mai, entraîne un affrontement entre "jaunes", grévistes, et la police privée de l'usine Mac Cormick. Le 3, l'intervention de la police fait 4 morts et de nombreux blessés parmi les grévistes. Le 4

mai, lors d'un meeting de protestation autorisé par le maire, une bombe explose dans les rangs de la police : 7 morts, 59 blessés. S'ensuivent arrestations, condamnations. Les 5 organisateurs du meeting sont arrêtés, condamnés à mort et pendus. D'autres resteront

emprisonnés. Ces événements seront à l'origine du choix du premier mai comme journée de lutte et de revendications ouvrières.

 

1887 : 1ère Bourse du travail à Paris D'autres Bourses se créeront rapidement en province. Leur rôle est à la fois social, moral, éducatif et revendicatif. Dans les locaux mis à leur disposition par les municipalités, les chambres syndicales assurent un

service de mutualité (bureau de placement, secours en cas de chômage, de maladie, d'accident...), d'enseignement

(professionnel et général : cours du soir avec les premiers instituteurs laïcs), mais elles s'occupent aussi de propagande (création de syndicats) et de résistance (organisation de grèves). Fernand Pelloutier, nommé Secrétaire Général de la Fédération des Bourses, revendique leur indépendance complète et s'attache à remplacer l'égoïsme corporatif par la solidarité interprofessionnelle.

 

En France , la première journée de manifestation du "1er mai" est organisée en 1890, l'objectif, la réduction de la journée de travail à 8 heures. A Paris une délégation (Organisations syndicales, Bourse du travail et socialistes dont Edouard Vaillant, Jules Guesdes et le père Thivrier) apporte au Palais Bourbon leurs revendications (82 pétitions). 10 000 manifestants place de la Concorde.

En 1891 l'idée est reprise, mais à Fourmies la troupe tire et fait 10 morts dont 2 enfants et une trentaine de blessés. Le 1er mai à pris désormais une valeur symbolique et est choisi comme date traditionnelle des revendications ouvrières.

15 mai 1891 :

Parution de l'encyclique "Rerum Novarum" sur les conditions des ouvriers.

Comme toutes les forces politiques, sociales, l'Eglise catholique est interpellée par l'action, l'organisation du mouvement ouvrier.

L'Eglise, à cette époque, est profondément tournée vers le passé. Elle a gardé la nostalgie du régime royaliste. A défaut de royauté, elle épaule le milieu conservateur, aristocrate de la haute bourgeoisie.

Certains penseurs catholiques ont cependant pris conscience de la misère ouvrière difficilement dissimulable, mais leurs propos n'ont pas été pris en considération ou très peu. C'est dans ce contexte que le Pape LÉON XIII publie l'Encyclique Rerum Novarum sur la condition ouvrière. Il constate la misère ouvrière : « la richesse a afflué entre les mains d'un petit nombre et la multitude a été laissée dans l'indigence », « Les hommes des classes inférieures sont, pour la plupart, dans une situation d'infortune et de misère imméritée ». Pourquoi ? Parce que les corporations qui les protégeaient ont été détruites, parce que l'Etat a rejeté « tout principe et tout sentiment religieux », à cela  s'ajouteront les fautes des « maîtres humains » et « la cupidité d'une concurrence effrénée », « une usure dévorante » et la « concentration entre les mains de quelques-uns de l'industrie et du commerce devenus le partage d'un petit nombre de riches et d'opulents qui imposent un joug presque servile à l'infinie multitude des prolétaires ».

Quels sont les remèdes ? Après avoir affirmé « l'inanité de toute action en dehors de l'Eglise » et condamné les théories socialistes, le Pape précise : « L'homme doit accepter cette nécessité de sa nature qui rend impossible dans la société civile l'élévation de tous au même niveau... Il y aura toujours entre les citoyens des inégalités de conditions sans lesquelles une société ne peut exister ni être conçue ». Il faut donc que les deux classes s'unissent et développent les « Institutions chrétiennes ». Certains travailleurs catholiques fondent des syndicats chrétiens. Il existe aussi des syndicats mixtes patrons et ouvriers comme dans la région lyonnaise ou dans le Nord. Les employés catholiques fondent en 1906 leur premier syndicat, le syndicat « des petits carreaux ».

En 1891, c'est la signature de la première "Convention Collective" dans les mines du Nord et du Pas-de-calais. Une loi du 2 novembre 1892 améliore la protection du travail des femmes et des enfants en limitant à 13 ans l'âge d'entrée dans l'usine.

En juin 1893, création de la loi sur l'hygiène et la sécurité des travailleurs.

Du 23 au 28 septembre 1895: 28 fédérations, 18 bourses du travail, 26 chambres syndicales se réunissent à Limoges et créent la C.G.T., ils apportent un élément supplémentaire inscrit dans les statuts: "Les éléments constituants la Confédération Générale du Travail devront se tenir en dehors de toutes les écoles politiques. La C.G.T a exclusivement pour objet d'unir sur le terrain économique et dans les liens d'étroites solidarité, les travailleurs en lutte pour leur émancipation intégrale ".

18 avril 1904 : Jean Jaurès fonde le quotidien socialiste "l'Humanité"

A coté du syndicalisme unifié, les différents partis socialistes discutent de leur rapprochement en deux grandes organisations :

·       le Parti Socialiste de France marxiste qui regroupe les blanquistes, les allemanistes et les anciens du parti ouvrier français avec GUESDE, VAILLANT, CACHIN ;

·       le Parti Socialiste Français avec JAURES, BRIAND.

En 1905, au congrès de Paris est fondé le parti Socialiste unifié PSU, section française de l'internationale Ouvrière dont Jean Jaurès est le leader. Il y a ainsi un seul syndicat et un seul parti pour défendre la classe ouvrière. Face à cette situation, les syndiqués sont partagés. Le syndicat doit-il collaborer avec le parti ?

1906 : création du Ministère du travail

 

1er mai 1906, un événement considérable : C'est la 1ère campagne nationale de la CGT pour la journée de 8 heures. Clemenceau craint une montée révolutionnaire et fait investir Paris par l'armée. Griffuelhes est arrêté, de nombreuses perquisitions ont lieu. Il y eut 100000 grévistes, chiffre considérable car cela entraînait souvent le renvoi. Le mouvement révolutionnaire craint par clemenceau n'eut pas lieu, mais de violentes bagarres se produisirent dans le quartier de la République et durant 24 heures,

la France a été paralysée par la grève générale.

 

13 juillet 1906 : loi généralisant le repos hebdomadaire. II a fallu dix-huit mois de lutte syndicale ininterrompue. La semaine de travail n'est plus que de six jours et la semaine de 60 heures (versus 7 jours de 12 heures soit 84 heures par semaine).

 

La charte d'Amiens votée le 13 octobre 1906, « affirme avec vigueur le principe de l'indépendance du syndicalisme à la fois devant le patronat, devant les partis politiques et devant l'Etat. »

Une fois cette indépendance affirmée, les syndicalistes doivent définir leurs moyens d'actions syndicales. La pratique des militants révolutionnaires s'avère originale: c'est l'action directe. Le syndicalisme révolutionnaire recommande trois armes: la grève, le boycottage, le sabotage ......

Certaines fédérations ne suivent pas cette orientation et préconisent d'obtenir certaines réformes par des voies conciliantes. Elles confirment les grandes orientations du syndicalisme français:

·        reconnaissance de la lutte de classe;

·        lutte pour la suppression du salariat et du patronat ;

·        prise en charge de l'économie par le syndicat devenant "groupement de production et de répartition, base de réorganisation sociale" ;

·        la grève générale comme moyen d'action.

La fédération du bâtiment se constitue en 1907, celle des métaux en 1908. En 1910, on compte 76 fédérations.

1907 : lutte des carriers de Vïlleneuve-Saint-Georges

Ils sont mitraillés par la police; on dénombre 8 morts. La CGT placarde une affiche condamnant ce "gouvernement d'assassins".

 

1er mai 1909 : pour la retraite des vieux travailleurs. A la revendication de la journée de 8 heures, s'ajoutait une opposition au projet gouvernemental, très insuffisant, de retraite des travailleurs et le rappel de la résolution du congrès de 1903 réclamant le droit aux soins.

 

5 avril 1910 : loi sur les retraites ouvrières et paysannes à 65 ans

 

1910 : 1ère édition du Code du travail

 

18 octobre 1910 : Grève de l'ensemble des cheminots et des postiers

II y aura 3300 révocations chez les cheminots et 500 révocations chez les postiers

La première scission

Cependant, à la veille du conflit mondial, les conceptions évoluent. Les leaders syndicalistes se rendent compte que la classe ouvrière n'est pas suffisamment puissante pour entreprendre une action d'envergure. Aussi certains pensent qu'il est préférable de créer une organisation plus solide et en 1912 au congrès du Havre, il est décidé que tout syndicat doit d'abord adhérer à une fédération et à une bourse et que dans un même département, les bourses doivent se grouper en une union départementale.

 

31 juillet 1914 : assassinat de Jaurès

 

4 août 1914 : déclaration de guerre

 

La première guerre mondiale a bouleversé le mouvement ouvrier en même temps qu'elle a désorganisée le paysage politique. Les Unions Départementales ont remplacé les bourses du travail.

En décembre 1918 le comité confédéral est élu pour 2 ans et groupe les représentants des fédérations et des unions départementales, un secrétaire général et une commission de trente membres est nommée.

1919 - Création de la CFTC,

Basé sur le célèbre « Rerum Novarum » surtout implantée en milieu employé. Sa naissance discrète, son peu d'influence jusqu'à la seconde guerre mondiale ne peuvent masquer deux éléments majeurs : l'introduction du pluralisme syndical dans la vie française, et sa justification par un engagement idéologique (ici, la religion). A la veille du 1er mai 1919 le gouvernement CLEMENCEAU, fait voter une loi créant la journée de 8 heures. La vieille revendication ouvrière de 1886 est satisfaite.

 

En décembre 1920 au sein du parti socialiste une large majorité se prononce favorablement pour le soutien de la révolution RUSSE. Les vainqueurs donnent à leur formation le nom de P.C. , et prennent le contrôle du journal "L'humanité". La scission politique du parti socialiste va précéder de quelques mois la scission syndicale.

 

En décembre 1921 les syndicats qui soutiennent la révolution RUSSE créent la C.G.T. Unitaire. C'est la fin de l'unité syndicale ouvrière. La C.G.T.U va vite connaître des difficultés. Dans cette centrale cohabitent, des Bolchevistes en plein accord avec Moscou, des syndicalistes révolutionnaires et des anarchistes. Les liens avec le P.C se resserrent dans la lutte du prolétariat contre le capitalisme.

Le 24 octobre 1929, toutes les valeurs s'effondrent à la bourse de New York. Le spectaculaire Krach boursier du "Jeudi Noir" est le prélude à la grande crise économique.

1932 : droit de se syndiquer pour les fonctionnaires

Septembre 1934,  la France n'est pas seulement touchée par la crise économique. Elle est aussi atteinte par la tension internationale qui résulte de l'arrivée d'HITLER au pouvoir. Devant la menace du fascisme, la CGT et la CGTU engage le dialogue en vue d’une réunification .

5 mai 1936 :

victoire de la gauche au second tour des législatives permettant la mise en place d'un gouvernement de Front  populaire, CGT et CGTU avaient participé à l'élaboration du programme du Rassemblement populaire

2 juin 1936 : grève générale, début juin 1936 : les grèves atteignent leur apogée Les usines sont occupées; la France est paralysée.

4 juin 1936 : constitution du cabinet Léon Blum. Un gouvernement de front populaire se met en place. Il durera jusqu'au 22 juin 1937. Jean Lebas est ministre du travail. Les communistes n'y participent pas mais s'engagent à le soutenir.

Ensuite tout va très vite, le 23 août 1939 on apprend la signature du pacte d'amitié germano-soviétique qui établit une véritable solidarité entre les deux pays (Allemagne-URSS). Les communistes de la CGT choisissent de soutenir STALINE. Cette fois l'union n'est plus possible. En 1939, comme en 1921, les communistes quitte la CGT, en 1921 volontairement, en 1939 ils sont exclus, c'est la désagrégation du front populaire.

Dissolution le 9 novembre 1940 de la CGT et de la CFTC par Pétain. Le 15 novembre, signature par neuf dirigeants de la CGT et de la CFTC du "Manifeste" tentant de préserver l'indépendance du syndicalisme. Sous la direction de Benoît Frachon, le courant révolutionnaire conduit la lutte syndicale clandestine.

Le 22 juin 1941 une fois que l'URSS est envahie par l'armée Hitlérienne, la lutte contre le IIIème REICH devient alors l'objectif numéro un, ce qui provoque la réunification de la CGT le 17 avril 1943.

Le 18 août 1944 la CGT et la CFTC unies en un " comité inter confédéral d'entente syndicale" lancent un appel en faveur de la grève générale qui hâte la libération du territoire.

La naissance de FO

Une fois la France libérée il faut construire la confédération, renouveler la condition ouvrière et participer au redressement du pays.

En avril 1946, lors du congrès de Paris, les statuts sont modifiés à la faveur des communistes. A cette époque, ils contrôlent bon nombre des fédérations: ils sont ainsi souverains dans l'organisation. Pour défendre et tenter de reconquérir l'indépendance syndicale de l'intérieur, se créent les groupes "Force Ouvrière".

Création de la CGC

La Charte du Travail du Gouvernement de Vichy avait imaginé de structurer trois groupes professionnels de travail; ouvriers, employeurs, ingénieurs et cadres. C'est l'occasion pour certains cadres de préparer l'avenir, bien qu'ils n'adhèrent pas tous aux principes de la Charte.

A la Libération, avec un petit groupe de militants, il crée en août 1944, le Comité d'Action Syndicale des Ingénieurs et Cadres (C.A.S.I.C.). Invitées à venir rejoindre ce comité, la C.G.T. et la C.F.T.C. refusent et, le 15 octobre 1944, 32 fédérations et syndicats indépendants décident de constituer la Confédération Générale des Cadres CGC.

Mais naissance ne signifie pas reconnaissance. Elle est ainsi amenée à donner un ordre de grève nationale en mars 1946 et à organiser meetings et manifestations pour qu'enfin, par une décision du 8 avril 1948, les Pouvoirs Publics la reconnaissent comme l'une des Organisations les plus représentatives habilitées à la négociation collective pour ce qui concerne les cadres.

16 avril 1946 : loi rendant obligatoire les délégués du personnel

Le 18 décembre 1947 les militants FO se réunissent et créent la CGT-FO, qui renouvelle son attachement à l'indépendance du mouvement syndical à l'égard de tous les partis politiques et de tous les gouvernements ainsi que son soucis d'une véritable démocratie à tous les échelons de la centrale syndicale.

 

En 1948 est créée l'Union Générale des Ingénieurs et Cadres CGT (UGIC).

23 mars 1948 : fondation de la FEN

(Fédération de l'éducation nationale)

Les débats furent vifs en janvier et février parmi les enseignants. En témoigne un référendum qui eut lieu au Syndicat national des instituteurs (SNI) :

·       pour le maintien dans la CGT 55 000 non contre 36 000 oui ;

·       pour l'adhésion à FO : 22 000 non contre 65 000 oui ;

·       pour l'autonomie : 72 000 non contre 15 000 oui.

Ainsi, refusant majoritairement de demeurer dans une CGT sous influence, mais craignant les déchirements que ne manquerait pas de provoquer une adhésion à FO (les communistes demeurant alors à la CGT), ils choisirent la solution bâtarde de l'autonomie. L'histoire a montré que la scission n'était que reportée.

En 1949, FO se lance dans l'action pour obtenir l'instauration de convention collective.

Le 25 novembre 1949, FO appelle les salariés à observer un arrêt de travail de 24 heures pour obtenir le retour à la libre discussion des salaires dans le cadre des conventions collectives, la fixation d'un salaire garanti et l'avancement de tranches de reclassement pour les fonctionnaires. La grève qui est un succès est suivi de résultats. Le 11 février 1950, le parlement vote la loi autorisant l'établissement de conventions collectives nationales, régionales et locales.

Février 1950 : création du SMIG

(Salaire minimum interprofessionnel garanti)

1950-1960 - Ces années sont marquées par la guerre froide et la politique dite de troisième force (alliance du MRP et du Parti socialiste contre les gaullistes d'un côté et les communistes de l'autre) appuyée par FO et en partie par la CFTC. Celle-ci voit son influence progresser. Une minorité organisée depuis 1948 autour du SGEN(Syndicat Général de l'Education Nationale) tente d'orienter la CFTC dans une voie plus moderne. Elle souhaite l'abandon de la référence à la collaboration de classes, une prise de distance à l'égard de l'Eglise. Elle défend une vision progressiste, voire socialiste de la société.

1952 et 1953 : des grèves très dures et fortement réprimées (7 morts le 13 juillet 1953) font suite aux arrestations de représentants syndicaux CGT importants ainsi que des députés communistes.

En août 1953 a lieu une grève dans le secteur public avec plus de 2 millions de grévistes.

En février 1956, suite aux accord chez RENAULT, la 3ème semaine de congés payés est acquise .

En avril 1961, la CGT, la CFTC et la FEN lancent un mot d'ordre de grève générale contre le putsch des généraux en Algérie. Le 17 octobre, une manifestation d'Algériens se termine par un massacre (près de 60 morts). C'est M. PAPON Maurice qui est préfet de police. Il faudra près de 40 ans pour reconnaître la vérité.

Le 8 février 1962, une manifestation contre l'OAS dégénère. La réaction brutale des policiers fait 9 morts (ils sont tous à la CGT) au métro Charonne.

En 1964,

La CFTC n’est plus en phase avec la classe ouvrière constitué en grande majorité de musulman, le courant "Reconstruction" de la CFTC (l'ancienne minorité) obtient du congrès la "déconfessionnalisation" de l'organisation qui devient désormais CFDT (Confédération Française Démocratique du Travail). Une petite minorité décide cependant de maintenir la CFTC et fait scission. Création de l'UGIC (Union Générale des Ingénieurs et Cadres CGT) qui devient rapidement UGICT (Union Générale des Ingénieurs, Cadres et Techniciens CGT).

1967 : Grève générale pour la défense de la Sécurité sociale. CGT-CFDT-FO-FEN

En 1968, l'agitation étudiante qui dure depuis le mois de février déclenche, le 1er mai, grosse manifestation CGT à Paris (la première depuis 1954). La répression policière envers les étudiants bat son plein et finit par indigner la population. Le 13 mai, manifestation nationale à l'initiative de la CGT qui regroupe la CGT, la CFDT, FO, la FEN et l'UNEF. Le mouvement continue et la grève générale éclate le 20 mai (10 millions de grévistes). Le 27 mai sont signés les accords de Grenelle. Les acquis sociaux sont importants :

·        40 heures de travail hebdomadaire définitif;

·        4ème semaine de congés payés;

·        et surtout l'entrée du droit syndical dans l'entreprise.

A son congrès de Brest en 1979, la CFDT décide du "recentrage" de son orientation. Elle entend désormais s'appuyer sur le réalisme et la négociation. Elle abandonne ses élans révolutionnaires issus de 1968. Elle réfute la conception d'affrontement global sur laquelle était basée l'unité CGT-CFDT. En fait, la rupture est consommée.

1981 : François Mitterrand est élu président de la république.

1982 : En janvier, ordonnances sur les 39 heures et la cinquième semaine de congés payés, en mars, ordonnance sur la retraite à 60 ans. En août, octobre et novembre, lois sociales (lois Auroux), sur les libertés dans l'entreprise, le développement des institutions du personnels, les négociations collectives, les CHS-CT, le droit d'expression des salariés…

1982 : création des CHSCT Comités d'hygiène, sécurité et conditions de travail.

 

1988 : grande grève des infirmières La CFDT exclut son syndicat CRC-Santé.

1988 : création de SUD

(solidaires, unitaires, démocratiques) par des militants de la CFDT, qualifiés par celle-ci de "moutons noirs", qui n'acceptent pas le recentrage de leur organisation.

1989 : Marc BLONDEL secrétaire général de FO. en mars, FO et CGT refusent de signer l'accord sur l'aménagement du temps de travail. Le 9 novembre, le mur de BERLIN s'effondre. Suivront 2 ans de bouleversements internationaux - en ex-Union soviétique, dans les pays de l'Est de l'Europe, en Afrique du Sud -, qui modifieront en profondeur le monde et ouvrent la porte à la globalisation économique.

1990 : Manifestations un peu partout en FRANCE contre les régressions sociales et contre la CSG. La CFDT brille par son absence sur des sujets assez chauds, malgré la présence de syndiqués de cette centrale dans les mouvements.

1991 : loi instituant les Conseillers du salarié

1992 : éclatement de la FEN et création de la FSU

Depuis le Congrès de Clermont-Ferrand, en 1991, un conflit est ouvert dans la FEN sur la question de son évolution et de son avenir, question qui était le thème central du Congrès. Le conflit s'est cristallisé autour du SNES (second degré) qui dirige la tendance Unité et Action et qui a créé autour de lui une sorte de FEN-bis rassemblant toutes les oppositions. Le conflit a éclaté officiellement dans les instances fédérales en mai 1992 : commission des conflits, Bureau fédéral et Conseil fédéral qui ont conclu à la désaffiliation du SNES et du SNEP (éducation physique), pour manquements graves au pacte fédéral. Un congrès extraordinaire a lieu à Créteil en octobre 1992, qui ratifie (pour répondre à une obligation de justice formulée par le tribunal) la décision prise par le Conseil fédéral de mai 1992 de ne plus reconnaître l'appartenance à la FEN des deux syndicats. Ce qui amènera la création de la FSU.

Février 1993 : création de l'UNSA

En février 1993, la FEN avec plusieurs autres organisations syndicales autonomes, comme elle, depuis la scission de 1947, crée l'UNSA (Union nationale des syndicats autonomes). Peu à peu, une partie des compétences, exercées auparavant par la FEN, est transférée à l'UNSA (Fonction publique, économique et social, international).